Seine de crimes – Avis +

Présentation de l’éditeur

La Préfecture de Police conserve, dans ses Archives, la mémoire de la criminalité parisienne depuis le Moyen-Age. L’utilisation de la photographie, dès le milieu du XIXe siècle, va fixer de façon pérenne meurtres, assassinats, suicides, accidents, attentats. C’est avec Bertillon que l’art photographique va connaître son heure de gloire, avec, dans le même temps, l’invention d’une criminologie moderne.

Ces clichés photographiques sont autant de fenêtres ouvertes sur les crimes
du passé bénéficiant dorénavant d un réexamen à l’aune de la médecine
légale moderne. Près d une centaine de planches ont été choisies pour leur
caractère didactique, et sont l’objet d une description complète.

Huit essais clôturent cet ouvrage, pour mieux cerner le contexte de cet art mis au service de la Justice, dans sa lutte perpétuelle contre « l’industrie du crime».

Sous la direction de Philippe Charlier, Textes de David Alliot, Françoise Alt-Maes, Philippe Charlier, Irène François-Purssell, Bruno Fuligni, Christian Hervé, Bertrand Ludes, Eric Martinent, Bernard Proust et Michel Sapanet.

Avis de Linagalatee

Cet ouvrage est remarquable par la qualité de ses images et de ses textes. Les premières planches photographiques qui ont servi de base de travail aux enquêteurs et aux médecins légistes, recèlent de détails de mesures, d’annotations et peuvent être classifiées selon des particularités très précises.

Les photographies stéréométriques, par exemple, sont utilisées pour les corps des victimes, leur positionnement dans l’espace et les dimensions des objets alentours. Elles sont prises généralement horizontalement et à faible distance du corps.

Les détails techniques sont ainsi consultables par toutes les parties en présence et peuvent servir de base de comparaison tant pour les victimes que pour les meurtriers. C’est le début de la véritable police criminelle.

Une autre grande partie de ce livre est réservée à l’aspect juridique du corps. A qui appartient-il après la mort et quels sont ses droits ? Les corps des meurtriers après leur exécution étaient réservés aux étudiants de médecine pour dissection et études. Les têtes étaient souvent étudiées pour comprendre le fonctionnement du cerveau. Ce cerveau, qui est le siège même de l’aliénation et de la responsabilité ou non-responsabilité pénale.

Toutes ces avancées techniques ont du coup permis d’autres études primordiales elles aussi quand à l’explication d’une scène de crime, par exemple, les taches de sang sur les lieux, sont très parlantes.

Vous l’aurez compris, cet ouvrage est une véritable encyclopédie du crime. Les clichés d’époque (début du XXe siècle) sont impressionnants de par leur qualité et du nombre de détails que l’on peut y trouver. C’est une base de travail particulièrement importante.

Les fiches anthropométriques ont permis une grande avancée dans l’élucidation des crimes, ce sont le balbutiement des empreintes digitales, signes particuliers et caractéristiques physiques des coupables. Les recherches devaient être extrêmement fastidieuses, mais elles avaient au moins le mérite d’exister.

Même si certaines photographies peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes, c’est de toute façon une lecture qui ne leur est pas réservée parce que malgré tout très technique, mais passionnante pour qui est captivé par tout cet environnement.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 224
Editeur : Editions du Rocher
Collection : Beaux livres
Sortie : 22 janvier 2015
Prix : 19,90 €