Requiem pour une(e) trentenaire – Avis +

Présentation de l’éditeur

Ce qui est franchement dommage et profondément navrant avec un essai tel que le Requiem pour un(e) trentenaire de Wilfried Salomé, c’est que les premiers concernés soit :
– ne le liront pas,
– feront semblant de ne pas l’avoir lu ou,
– vomiront toute la haine viscérale que cela leur inspire.

C’est regrettable à plus d’un titre. D’abord, car au-delà de la dureté des propos de Wilfried Salomé à l’égard de ses contemporains, ce texte est une déclaration d’amour formidable. Ensuite, car une fois passée la gifle du constat, reste la proposition magnifique d’ensemble construire demain, faute de ne l’avoir fait hier. Enfin, puisque rester vexé dans son coin ne fera que confirmer la justesse du propos, couillon (voilà tant de temps que je rêvais d’utiliser ce mot dans une description).

Amis trentenaires, vous vous êtes indignés avec Stéphane Hessel, révoltez-vous avec Wilfried Salomé. Lisez ce pamphlet, relisez-le, offrez-le à vos amis, discutez, débattez. Je rembourse l’ouvrage à tous ceux qui me prouveront avec force arguments que tout ceci est faux. J’encourage les autres à se lever, le réveil a sonné.

Avis d’Emilie

Quelle claque !

Sur un ton à la fois sérieux, sarcastique, et tendre, l’auteur nous décrit sa révolte avec emphase. Sur des sujets aussi variés que la société, la politique, les leçons de l’Histoire, la médecine ou encore la psychologie, l’amitié, l’amour… Mais tous ces sujets, aussi variés soient-ils, tournent autour d’un noyau dur : la difficulté de la vie, ou plutôt les difficultés.

Cet ouvrage est à la fois un pamphlet qui tire à boulets rouges sur la société de consommation, qui usent et abusent des êtres humains comme elle le fait des biens matériels et une leçon d’amour, une leçon de vie qui explique avec patience et gentillesse qu’on peut s’en sortir, qu’on n’est pas obligé de subir.

L’auteur ne s’érige jamais en juge. Il questionne, cite, offre des sources et des ressources pour ceux qui voudraient changer. L’auteur dénonce, accuse, mais ses paroles restent majoritairement modérées et ses suggestions de changement ouvertes.

Bien sûr qu’un essai est un dialogue assez unilatéral : l’auteur parle, le lecteur écoute. Mais curieusement, celui-ci parvient à s’effacer au profit de ce qu’il a dire. Il cherche le dialogue, parfois l’affrontement. On le sent, on le sait. Le style très libre et très oral fait penser aux orateurs qui se tenaient sur la place publique, durant l’Antiquité, pour haranguer la foule.

On n’est pas toujours d’accord, mais on a le droit. Certains propos sont assez violents et revendicatifs pour qu’on ne sente pas concerné, ou pas de la façon dont en parle l’auteur. Toutefois, les propos sont riches, argumentés avec talent et brio, aussi ne se sent-on pas acculé. Ce livre a le don rare de nous faire réfléchir.

Malheureusement, comme le résumé le dit, les personnes qui sont concernées ne le liront pas, ou chercheront à le galvauder. Ce qui ne doit pas nous empêcher de fomenter notre propre révolte, et chercher à se faire entendre !

Fiche technique

Format : ebook
Pages : 48
Editeur : La matière noire
Sortie : 2 juin 2014
Prix : 2,99 €