1925 : Quand l’art déco séduit le monde

Présentation officielle

1925 est une date historique qui, pour les Français, s’identifie avec l’Exposition des Arts
décoratifs et industriels modernes, illustration d’une gloire et d’une puissance retrouvées,
illusion d’une paix universelle. Pour n’être point la plus considérable des expositions
françaises, elle sera, malgré les critiques, celle qui aura sinon le plus de retentissement, en
tout cas la plus grande influence en Europe, en Afrique, au Japon, en Chine, en Australie,
au Brésil, au Canada ou aux États-Unis. Le New-York Art Déco, du Chrysler à l’Empire
State Building en passant par le Rockefeller Center, lui doivent beaucoup. De très nombreux
architectes, décorateurs, peintres et sculpteurs français, sont appelés sur les grands chantiers
internationaux de la décennie qui suit. Les ambassades françaises et les paquebots ont été
leur cheval de Troie.

En 1900, embarrassés par la tradition, les créateurs français ont été dépassés. L’Art Nouveau
incarné magnifiquement par Guimard et célébré à raison aujourd’hui pour ses qualités, est
devenu compromettant. Les académiques grincheux, qui n’ont pas désarmé, parlent de style
nouille ou vermicelle.
En 1925, il faut être moderne. Le développement de l’aviation et de l’automobile l’exige,
amenant la construction des premiers garages et aérodromes. La guerre a amené son lot de
désolation. Le Nord et l’Est de la France ont besoin de nouveaux équipements et logements.
Ils sont les terres privilégiées pour les premiers exemples du nouveau style. Si l’Art Déco
est souvent associé au luxe – les grands magasins et les boutiques se développent et créent
leurs lignes de décoration – il est tout aussi vrai qu’il a orienté le dessin des Habitations à
Bon Marché et des Cités jardins.

La femme moderne fait son apparition. C’est la garçonne qui fume, conduit, pilote des avions
et choisit son architecte. Elle n’oublie pas d’être élégante et les couturiers inventent pour elle
le Sportwear. Les étrangers à Montparnasse, car Paris 1925 est le centre du monde, ont amené
un levain neuf dans la vieille pâte de nos couleurs. Cubisme certes, pour un appel à un ordre
géométrique, mais Joséphine Baker, laissant tomber pour un instant sa ceinture de banane,
remet les pendules à l’heure en rappelant ce que l’art moderne doit à la culture africaine.

Plus qu’une date, 1925 est donc un état d’esprit. Les Années Folles succèdent à la Belle
Époque, l’Art Déco à l’Art Nouveau. Au travers de cette apparente continuité, apparaissent
et s’imposent les symptômes d’un art mondial et moderne. Ce mouvement, né dans
le champagne d’une paix retrouvée, sera adopté et adapté par chacun. Aujourd’hui, les
Art Deco Society du monde entier rappellent son universalité rayonnante.

Informations pratiques

Cité de l’architecture & du patrimoine1 place du Trocadéro, Paris 16e
Nocturne exceptionnelle les jeudis accès jusqu’à 21h (fermeture 22h)
Entrée plein tarif : 9 € – tarif réduit : 6 €