Thérèse Desqueyroux – Avis +

Présentation de l’éditeur

Pour éviter le scandale et protéger les intérêts de leur fille, Bernard Desqueyroux, que sa femme Thérèse a tenté d’empoisonner, dépose de telle sorte qu’elle bénéficie d’un non-lieu.

Enfermée dans sa chambre, Thérèse tombe dans une prostration si complète que son mari, effrayé, ne sait plus quelle décision prendre. Doit-il lui rendre sa liberté ?

Avis de Claire

Thérèse Desqueyroux, malgré son thème tragique, son ton presque monocorde, s’inscrit dans la tradition des grands romans, de ceux que l’on oublie pas, qui nous marquent… qui nous poursuivent, même.

Impossible d’oublier cette anti-héroïne si attachante, pétrie de contradictions, obnubilée dans sa souffrance qui ne porte pas de nom. Il n’est pourtant pas difficile de comprendre quel mal ronge Thérèse.

Engoncée dans une vie de province conventionnelle qui l’étouffe, celle que l’on qualifie volontiers et à plusieurs reprises « de trop intelligente pour une femme », se perd dans une vie qui n’est pas la sienne.

Accusée d’avoir empoisonné son mari, elle est pourtant relaxée. Mais le retour auprès de celui qu’elle voulait voir mort, sans qu’elle puisse elle-même savoir exactement pourquoi, sera un nouvel enfer, pire que la prison ou que la corde.

Thérèse, indifférente à la vie qui l’entoure, qui l’écartèle, qui la brûle comme de l’acide, se laisse vivre pour mieux approcher la mort, qu’elle appelle de toutes ses forces.

Dans cette analyse en profondeur de la douleur d’une femme qui s’est trompée de vie, François Mauriac met des mots, une histoire, sur ce que l’on qualifierait aujourd’hui de dépression.

Un très beau portrait de femme, sans complaisance ni compassion, dans lequel Thérèse nous apparaît presque mystique, comme une ascète cultivant avec orgueil sa douleur, avec au bout du chemin, l’espoir.

Un grand roman.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 192
Editeur : Le Livre de Poche
Sortie : 21 novembre 2012
Prix : 5,10 €