Je me souviens, Rebecca – Avis +

Ils ont arrêté les deux pasteurs et le directeur du collège Cévenol  !

Au cœur des Cévennes, le village protestant de Chambon-sur-Lignon accueille une nouvelle venue. Le jeune André qui prépare son certificat d’études a remarqué la jeune fille rousse. Pierrot son petit frère est certain qu’il s’agit d’une cousine des voisins. Mais André lui émet l’hypothèse qu’elle serait un « Ancien testament ».

Un « Ancien testament » ? Que veut dire André ? Pierrot a bien surpris une conversation entre le pasteur et ses paroissiens où il leur demandait de recueillir chez eux des « Anciens testaments ». Pierrot ne comprend pas pourquoi on cherche à répartir dans les différentes maisons de vieux bouquins.

Bon, apparemment Pierrot ( que son père a grondé parce qu’il s’amusait à chanter «Maréchal nous voilà !») n’a pas compris que le terme « Ancien testament » désigne à mot couverts les Juifs persécutés par le gouvernement de Vichy et les Nazis. André découvrira la valeur de son hypothèse lorsqu’en forêt il percutera la nouvelle venue. Celle qui affirme se nommer Simone se relève en prononçant des excuses « Ouch, Entschuldigung ! ».

Devant cette réfugiée originaire d’Allemagne André continuera à l’appeler Simone. Mais dans son cœur il a décidé qu’elle s’appellera Rebecca. Il a appris que ce nom signifiait « une corde avec un nœud coulant », mais également « une jeune femme à la beauté ensorcelante ». La beauté de la jeune fille a pris André au piège.

Guidés par leur pasteur, les descendants des Camisards qui furent jadis persécutés par Louis XIV en raison de leur foi dissimulent chez eux des Juifs traqués par les autorités pétainistes et allemandes.

En cas d’alerte ils trouvent refuge dans les souterrains qui autrefois ont accueilli les Huguenots, mais aussi les prêtres catholiques réfractaires durant la Révolution française

Le village reçoit souvent la visite de la police de Vichy et des gendarmes français. Puis s’installent en convalescence des soldats allemands rescapés de Stalingrad. Mais le danger vient parfois d’où on ne l’attend pas. C’est ainsi qu’André découvre l’absurdité du comportement antisémite qui sert de défouloir aux rancœurs enfouies.

Cet épisode historique[[adapté au cinéma par Jean-Louis Lorenzi sous le titre La Colline aux mille enfants (1994)]] qui valut au village le titre de « Juste parmi les nations » est relaté avec précision, relatant la vie d’une époque (les cercueils posés sur le toit des maisons car en hiver la terre est trop gelée pour être creusée).

On peut être surpris que ne soit pas mentionnée la présence dans le village d’Albert Camus qui en 1942 et 1943 y travailla à la rédaction de La Peste et du Malentendu. Il est vrai que cela signifierait s’écarter du sujet original possédant une forte charge émotionnelle.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 224
Editeur : Nathan
Sortie : août 2011
Prix : 5,50 €