Désert brûlant – Avis –

Présentation de l’éditeur

La vie de Joanna Brady bascule le jour où le corps de son mari Andy est retrouvé en plein désert. Andy avait tout du mari parfait. Shérif respecté de tous, époux et père aimant. Pourtant, les services internes le soupçonnent d’avoir été le complice du cartel de drogue qui sévit dans la région. Mais Joanna, flairant le coup monté, est bien décidée à laver l’honneur de son mari. N’en déplaise au charmant détective qui mène l’enquête.

Avis de Marnie

La quatrième de couverture a été écrite par une personne n’ayant pas lu ce thriller. Lorsque commence l’histoire, Joanna attend impatiemment son mari, adjoint du shérif [[et non shérif, vu qu’il se présente à l’élection prochaine contre son patron, ce qui a tout de même une grosse importance dans cette intrigue…]], puisqu’ils doivent fêter ensemble leurs dix ans d’un mariage qui semble avoir connu des hauts et des bas, sans que ce domaine ne soit explicité par la suite. Il faudra attendre la moitié du roman pour que Andy meurt, quant au « charmant détective », il se transforme en agent « policé » du FBI, pas vraiment sympathique et aucunement attiré par Joanna, qui elle, a d’autres chats à fouetter, vu qu’elle n’aura même pas encore enterré Andy à la dernière page du roman.

Présenter ce scénario comme un romantic suspense est une erreur de taille. Mais, il y a plus grave : sortir une série où la partie « enquête » est gentiment décrite, près de vingt ans après sa parution aux Etats-Unis, est délicat. En effet, les Experts ont profondément transformé le genre, comme les avancées technologiques, les téléphones portables, comme les lois, comme les références politiques, sociales, et culturelles. Voir l’héroïne, courir par trois fois dans le roman pour chercher une cabine téléphonique, où simplement, conclure à un suicide sans aucune recherche d’ADN ou même d’autre chose, alors que tout porte à croire à un meurtre, commence à faire malheureusement sourire le lecteur qui se détache très vite du récit.

Tout est dépassé… la construction de l’intrigue, le déroulement terne d’une semaine de l’existence d’une femme qui pourtant voit son existence irrémédiablement transformée, les indices qui heureusement viennent sonner à la porte de Joanna, et vu qu’elle n’enquête pas, cela tombe plutôt bien ! Nous nous lassons du rythme languissant, des dialogues très comme il faut.

Notre héroïne a tout à prouver aux siens et à la société, simplement parce qu’elle est une femme, et même les jugements moraux que l’on peut pêcher ici et là prêtent à sourire[[ainsi la seule scène de sexe est pratiquée par une prostituée dégoûtée de faire une fellation, avec la précision que vraiment ce n’est pas bien du tout !]]. Le souci, c’est qu’il y a en plus des erreurs de scénario et un manque d’explication flagrant sur les tenants et aboutissants de l’affaire. Compte-tenu, de la personnalité des « méchants » dont on devine l’identité au troisième chapitre, pourquoi avoir demandé à un tueur professionnel de se débarrasser des gentils, alors qu’ils auraient pu de leur côté faire très facilement passer ces assassinats pour des accidents ?

L’ensemble est donc bien trop superficiel, convenu… et peu intéressant !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 311
Editeur : J’ai lu
Collection : Frissons
Sortie : 2 février 2011
Prix : 6,90 €