Une fillette en danger/La coupable idéale – Avis + et +/-

Une fillette en danger de Paula Graves

Présentation de l’éditeur

Dès les premiers instants, l’inspecteur Kirsten Tandy comprend que le dossier qu’on vient de lui confier – la garde rapprochée de la petite Maddy, quatre ans, victime d’une tentative d’enlèvement quelques jours plus tôt – risque d’être la plus épineuse mission de sa carrière. Non seulement parce qu’elle éprouve une tendresse immédiate pour la fillette, mais aussi, et surtout, parce qu’elle est infiniment troublée par Sam Cooper, le père de Maddy. Des émotions interdites, quand on fait son métier…

Avis de Marnie

Paula Graves, tout nouvel auteur américaine, native de l’Alabama (comme ses héros…) nous avait déjà passionné avec La mémoire voilée un romantic suspense de qualité. Avec ce septième roman, elle confirme un talent plus que prometteur avec cette intrigue où foisonnent nouvelles idées, et péripéties maîtrisées jusqu’à la dernière page. Si la fin est trop abrupte, c’est la conséquence d’un format qui semble déjà bien étriqué pour elle. Il est évident qu’elle est apte à écrire d’excellents Mira. C’est le pire que nous puissions lui souhaiter.

Kristen (et non Kirsten) est un très jeune inspecteur de police du comté, qui compense par le dévouement et la passion du métier, ce qui lui manque en expérience. Cependant, Kristen est aussi une célébrité locale, renommée dont elle se passerait bien et qu’elle tente de cacher derrière un masque glacial, imperturbable. Pas une personne de la ville ne lui parle normalement au vu de ses traumatismes physiques et psychologiques.

Quinze ans auparavant, alors qu’elle n’avait que treize ans, sa mère a tenté de l’assassiner. Depuis, elle garde une retenue prudente que ce soit envers son équipier, mais aussi son chef et mentor qui est aussi son père adoptif. Cette affaire, qui l’oblige à « sympathiser » avec une enfant de quatre ans bouleversera toutes ses certitudes.

Paula Graves réussit chacun de ses personnages, que ce soit Kristen, écorchée vive qui n’a peur que d’une chose, être victime de la même démence que sa mère, Sam Cooper, procureur qui a raté son mariage mais qui parvient à être un père exemplaire, aidé par sa nombreuse et dévouée famille, ou encore la petite Maddy de quatre ans, dont les réparties sonnent juste, et apportent au récit ce petit air de tendresse attachante qui lui est nécessaire.

La partie suspense tient la route. Elle est même fort bien conçue, avec ses rebondissements qui font monter la tension, alors que nos deux héros, rapidement épris l’un de l’autre, tentent chacun pour des raisons différentes de trouver un échappatoire.

Alors que la tonalité est très loin de jouer autour des bons sentiments des uns ou des autres, c’est un romantic suspense adulte que l’auteur nous livre avec une vraie passion, un enthousiasme perceptible, un récit assez riche, qui se lit sur plusieurs niveaux, en prenant le temps d’approfondir l’évolution et le caractère de ses héros, en insufflant au hasard des paragraphes, émotion, drame, passion…

Un écrivain à suivre indéniablement et à plébisciter. Ainsi, pourquoi ne pas traduire toute cette série de Cooper Justice ?

La coupable idéale de Jennifer Greene

Présentation de l’éditeur

Sophie Cambell est-elle une meurtrière ? Doit-il la croire quand elle clame son innocence ? Telle est la question qui obsède Cord Pruitt depuis que son frère a été retrouvé mort chez la jeune femme. Pour la police, le doute n’est pas permis : sous ses airs timides, la jolie Sophie cache une tueuse de sang-froid, qui ne connaît ni regrets ni remords… N’empêche. Sans qu’il puisse s’expliquer pourquoi, Cord éprouve un profond malaise à faire de Sophie, si vite, la coupable idéale. Parce qu’il n’a jamais pu supporter l’injustice ? Parce qu’il est, aussi, étrangement attiré par la jeune femme ? Plutôt que de se laisser ronger par le doute, Cord décide de découvrir la vérité. Par lui-même…

Avis de Marnie

Auteur de romances de toutes sortes depuis de nombreuses années, Jennifer Greene n’est jamais parvenue en fait à écrire un très bon roman. La plupart du temps, elle possède une vraie idée, réussit à la mettre en oeuvre en l’espace de trois chapitres passionnants… et après s’effondre sans que l’on comprenne la raison de cet essoufflement rapide. C’est exactement le scénario qui se produit une fois encore avec ce récit, pourtant excellent !

Les trois premiers chapitres constituent un modèle du genre. En effet, en quelques coups de crayon (et oui, les descriptions des personnages ressemblent à des traits de peintures, assez âprement lancés sur une feuille blanche…), Jennifer Greene place son héroïne dans une situation dangereuse dont elle ne parvient même pas à appréhender les tenants et aboutissants.

Sophie Campbell est une jeune femme passionnée par un travail intéressant mais décalé alors qu’elle réside à Washington au milieu de secrets et scandales politiques, économiques et journalistiques où chacun trompe chacune et ne souhaite pas voir dévoiler ses turpitudes. Mais Sophie représente justement un souffle d’air dans un contexte sophistiqué, façon Sex in the City. D’une maladresse congénitale chronique, spontanée, drôle et raffraîchissante, la voici quelque peu perdue lorsqu’elle discute avec ses trois amies toutes plus belles et plus brillantes les unes que les autres.

Il y avait matière à un excellent suspense, cependant le soufflé s’écroule rapidement. Il faudrait que l’on nous explique la raison pour laquelle, Sophie est suspectée par la police et autre détective privé d’être l’assassin de son voisin… Pourquoi nos héros parviennent à découvrir facilement les secrets cachés par la méchante victime alors que la police qui a fouillé l’appartement ne mène pas l’enquête !

Rien ne tient plus debout. Le récit s’étire alors que la jeune femme est cambriolée sans que cela affole quelqu’un. Traumatisée par un drame vécu dans son enfance, la jeune femme sombre peu à peu et nous assistons au très long réconfort que lui procure le héros… et nous nous ennuyons ferme, vu qu’il ne se passe strictement rien !

Peu crédible et très décevant !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 470
Editeur : Harlequin
Collection : Black Rose
Sortie : 1 décembre 2010
Prix : 6,30 €