Le séminariste, l’empereur de Pigalle – Avis +

Présentation de l’éditeur

Peut-être parce que, enfant, les voix du Seigneur lui avaient paru impénétrables, Ange Saliceti s’ouvrit-il les « voies du saigneur » de Pigalle ! Son parcours, jalonné de cadavres, embarque le lecteur, sur un rythme haletant, dans l’univers opaque du Milieu.

« Le Séminariste », c’est un ouvrage sépia qui se lit comme on regarde un polar façon Lautner, dialogué Audiard !

« Le Séminariste », ça vous tient en trois lettres : SVP.

S comme Sexe, V comme Voyous, P comme Politique

Toute ressemblance avec des faits et des personnages ayant existé n’est ici en rien fortuite.

Avis d’Enora

Christian Chatillon nous livre ici la biographie d’Ange Saliceti dit le séminariste, figure célèbre du milieu de l’après-guerre. Ce livre est préfacé par François Marcantoni avec lequel l’auteur avait coécrit Strass et voyous.

Ange Saliceti est né dans les iles du Salut, d’un père gardien à Cayenne. Très assidu au catéchisme il avait été repéré par les prêtres et si son caractère explosif lui vaudra d’être renvoyé du petit séminaire, il y gagnera un surnom.

Il débarque ensuite à Toulon dans ce qu’on appelle encore le petit Chicago où il est pris en charge par un oncle et décidé à faire son trou dans ce milieu de prostitution, de racket et de trafics. Mais en 1937, son destin bascule : il débauche une fille de Philippe Graziani, sorte de parrain qui avait bâti un empire à Toulon. Graziani l’humilie et Ange le tue.

Cet assassinat ressenti comme un coup de tonnerre dans le milieu de la pègre, enclenchera une série de vengeance qui ne prendra fin qu’en 1950 par le meurtre du séminariste.

A la suite de ce crime, Ange est condamné à huit ans de prison à Poissy puis à Nîmes d’où il s’évadera en 1944 avec des membres de la résistance. Il se retrouve maquisard puis monte à Paris où il fricote un peu avec les gestapistes avant de retourner sa veste en pressentant la victoire des alliés. Il passera au travers de l’épuration et sera même absous de sa condamnation.

Son parcours jonché de cadavres est guidé par le profit et l’idée de vengeance. Il retrouvera dix ans plus tard la prostituée qui l’avait vendu et la tuera avant de succomber lui-même à la vendetta.

Petit, myope, avec un physique ingrat mais très intelligent, le séminariste avait la réputation d’un tueur froid. Grâce à d’innombrables recherches, Christian Chatillon nous entraine à la découverte de cet homme et au cœur d’une des plus longues guerres de pouvoir du milieu, entre 1937 et 1950.

Le vocabulaire argotique, la prose truculente et un rien sulfureuse ainsi que la façon tellement visuelle de raconter ce parcours tumultueux et sauvage, nous donne l’impression d’être dans un film d’Audiard : un ouvrage aussi réjouissant qu’intéressant !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 370
Editeur : Les portes du soleil
Sortie : 18 octobre 2010
Prix : 19,90 €