Paris Première – La fille du puisatier

Il est amusant quelque part d’opposer La fille du puisatier tourné en 39-40 et son optimisme chaleureux au Corbeau, qui date lui de 1942 d’une noirceur saisissante. Tous deux sont totalement imprégnés de l’air du temps de leur époque, la profonde admiration sous-jacente (et même apparente) pour Pétain du premier, à l’atmosphère glauque de délation et de turpitudes du second…

Pourtant, ce sont tous deux de vrais chefs d’oeuvres et n’ont pas pris une ride, totalement figés dans l’esprit de ces années de plomb ! Nous voici plongés au coeur d’une histoire d’une éternelle simplicité, avec en arrière-plan les grillons de la Provence.

Le trio Raimu/Fernandel/Charpin est inoubliable, ces trois acteurs dont la personnalité est sublimée par les dialogues que leur offre Marcel Pagnol. Josette Day, contrairement à beaucoup des jeunes premières de l’époque ne surjoue pas, mais fait preuve d’une sincérité « moderne » qui lui fait traverser les ans.

Tragédie, humour fin et bons sentiments !