Ten big ones – Avis +

Présentation de l’éditeur

Stephanie Plum, girl bounty hunter, the terror of Trenton, the bane of her boyfriend Joe Morelli’s existence, and the delight of her crazy grandma’s heart, is in the wrong place at the wrong time–as usual. Just happening to be indulging her nachos jones at a local deli when it’s robbed by the notorious Red Devils, Plum is the eye witness who could put the gang leader, known as the Junkman, behind bars… if he just lets her live long enough. Looking for a place to hide out from the killer until the cops catch up with him, Stephanie sneaks into her fellow bounty hunter Ranger’s apartment without telling Morelli, who’s not overly fond of him. All the usual suspects in this long-running series are along for a wilder than ever ride, including Lula the gun-toting ex-hooker, Grandma Mazur, Stephanie’s pregnant sister Valerie and her fiancé, as well as a host of minor characters who bring Trenton’s seedier environs to life. Ten Big Ones is another madcap caper by a writer whose fans will doubtless catapult this easy beach read to the top of the bestseller list.

Avis de Marnie

Si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! C’est en apprenant que la parution en France de la dixième aventure de Stéphanie Plum était irrémédiablement compromise que je me suis décidée à lire le roman en version originale… non sous-titrée ! J’appréhendais vraiment la lecture « américaine » à cause du langage très familier et des expressions grossières qui pouvaient échapper à mon apprentissage scolaire de l’anglais. C’est donc avec un coeur plus léger que je peux confirmer que ce roman se lit aisément. Mieux, l’américain ajoute une tonalité supplémentaire, puisque le langage choisi, jeux de mots intraduisibles, insultes que tout le monde connait, résonnent avec un enthousiasme et une spontanéité qui ne ressortent pas avec autant de force, loin de là, dans la version française (avec en prime, une explication du titre dans les dialogues à la dernière page). Nous sommes habitués à l’écriture très cinématographique de Janet Evanovich, la plupart des gags étant visuels, et bien ici, nous découvrons maintenant le son qui l’accompagne !

D’une certaine façon, Flambant neuf avait un petit goût de conclusion. Stéphanie avait clairement choisi Morelli. Si elle s’était installée chez lui pour laisser son appartement à Valérie et ses enfants, ce pas en avant la satisfaisait tout à fait. Nous voici donc au début de Ten big ones, et deux mois viennent de s’écouler. Notre héroïne préfère ne pas trop réfléchir au fait qu’elle ne veut pas d’enfant, qu’elle trouve que cette maison et sa façon de vivre sont calquées sur ses parents ou la famille de Morelli, qu’elle étouffe quelque peu et qu’elle a la nostalgie de son appartement… Arrive la deuxième page quand soudain, Stéphanie va se retrouver à la mauvaise place et au mauvais moment. Témoin d’un braquage, elle aperçoit le visage de l’homme… et rapidement, la situation va lui échapper. Cependant, envers et contre tout, obstinée jusqu’à l’absurde, elle veut continuer la vie qu’elle s’est choisie !

Le réalisme (enfin, à la façon Janet Evanovich, soit un réalisme “excentrique”) fait son apparition pour la première fois dans les aventures de Stéphanie Plum. Trenton, petite ville pittoresque du New Jersey montre soudain un aspect nettement plus sombre… un quartier sinistré et des gangs façon The shield surgissent sous nos yeux. Leur cible s’appelle Stéphanie Plum. Le danger est l’élément déclencheur d’une nouvelle crise entre Joe Morelli et notre chasseuse de prime. Tout ce qui les sépare remonte à la surface, et Ranger n’est pas loin… Il serait en fait trop facile de se dire que Stéphanie passe son temps d’aller de Morelli à Ranger et hésite entre les deux mâles alpha de sa vie. Non, la vérité est un peu moins « romance » que cela. En fait, la jeune femme n’a pas envie d’une vie que sa mère qualifie de normale, soit se marier, avoir des enfants et rester au domicile conjugal. Elle souhaite garder la possibilité de conserver les deux hommes dans son existence, continuer son travail peu orthodoxe et préserver une certaine indépendance ! Qui l’en blâmerait ?

Parallèlement à cette intrusion “terre à terre” qui gangrène l’existence de notre héroïne, la vie continue dans une ambiance qui provoque des fous rires chez le lecteur… la vie et toutes les occupations de Stéphanie, soit les visites chez ses parents, la préparation d’un mariage, mais aussi une chose terrible qui va presque supplanter l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête : elle qui pouvait tout manger va soudain être obligée de faire comme la moitié des femmes du monde moderne, un régime, alors qu’elle procède aux diverses arrestations qu’elle effectue dans le cadre de son métier. C’est ici que les personnages secondaires prennent toute leur importance. Nous dépassons le stade du pittoresque, pour découvrir ou retrouver des caractères totalement déjantés et hilarants que je n’évoquerai pas pour laisser la surprise intacte aux lecteurs. Cependant, précisons tout de même que Mamie Mazur, Lula et Connie… et la buick sont bienheureusement omniprésentes, et que Albert Khloughn, Vinnie, Tank et d’autres font des apparitions remarquées.

Ajoutons que le fantasme de la Batcave… l’antre secrète de Ranger, plane ici dans un délire sexuel d’un humour décapant à prendre vraiment au second degré. Au final, ne cherchons aucune profondeur ou vraie réflexion bien évidemment dans ces nouvelles aventures de Stéphanie Plum, mais un divertissement vraiment très très drôle, Janet Evanovich possédant le talent de savoir construire des intrigues solides même si elles sont d’une simplicité confondante, baignant dans un climat de folie, bien plus maîtrisé que nous pourrions le croire. Courrons acheter le onzième !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 352
Editeur : St. Martin’s Press
Langue : anglais
Sortie : 30 novembre 2006 (réédition)
Prix : 9,31 €