Les Bijoux de la Bégum – Avis +


– On ne peut pas vraiment dire que Tigran soit dans les petits papiers du directeur de la P.J. !
– Dame ! Le papier d’Arménie n’a plus trop la côte en ce moment !

3 août 1949, sur la côte d’Azur se déroule une attaque digne du Far West. Ce n’est pas une diligence qui est attaquée, mais la voiture dans laquelle se trouve La Bégum. Il s’agit de l’épouse de l’Aga Khan, le chef des Musulmans ismaéliens (et accessoirement l’homme le plus riche du monde).

La Bégum a pour nom de jeune fille Yvette Labrousse. Cette fille d’un conducteur de tramway et d’une couturière possède le titre de Miss France 1930 (ah oui quand même). L’affection de son mari s’est traduite par de somptueux bijoux. Ils deviennent un objet d’intérêt pour les truands qui repartent avec. Le cri de désespoir de la Bégum « Ciel, mes bijoux ! » est entré dans la légende grâce aux aventures de Tintin, mais ceci est une autre histoire.

À Paris, Mireille alias Mimi assiste à un match de catch (commenté par Léon Zitrone en personne) lorsque son amoureux et associé Atom Vercorian vient la chercher. Direction Marseille où son père, le commissaire Vercorian, peine à résoudre l’affaire. Le directeur de la P.J. serait ravi de saisir l’occasion pour se débarrasser du clan des policiers arméniens. En digne fils, Atom veut mettre ses compétences de détective privé au service de son paternel (et toucher la récompense).

Il suffit de s’adresser aux compagnons d’armes de son père du temps de la Résistance. Le problème, c’est qu’ils officient à présent dans deux camps opposés : celui de la Police Nationale et celui de la truanderie.

Ce polar historique alterne efficacement entre fiction et événements historiques. Signalons entre autres que le yacht l’Eliette dont il est question dans l’album servit effectivement à l’époque au trafic de cigarettes.

Les personnages pittoresques (fictifs comme authentiques) évoluent dans une atmosphère parfois sombre mais toujours savoureuse.

Les réparties fusent, les coups de feu claquent, tandis que les prises de catch servent d’arguments non-négligeables.

Atom Agency démarre très fort.

Fiche technique

Format : album
Pages : 54
Scénario : Yann
Dessin : Olivier Schwartz
Couleurs : Hubert
Éditeur : Dupuis
Sortie : 19 octobre 2018
Prix : 12 €