Une triste occasion pour revenir sur la vie de cette fabuleuse auteur qui a développé un univers bien à elle lors d’enquêtes policières bien, très bien ficelées et souvent un peu farfelues.
Née en 1913 dans le Massachussetts, elle est issue d’une famille pour qui la lecture était très importante. Sa maman lui demandait chaque soir de raconter « l’histoire de sa journée ». Mue par cette ambiance littéraire, elle développe un amour des auteurs du dix-neuvième siècle, notamment Twain et Dickens.
Sans surprise, Lilian s’oriente vers des études littéraires à Detroit, où ses premiers écrits – des poèmes dédiés au base-ball – seront publiés dans un journal local. Elle hésite ensuite dans son orientation, mais le journalisme l’emportera sur la communication et la publicité.
Elle travaille pendant 30 ans au Detroit Free Press, et prend sa retraite en 1984. De 1962 à 1968, elle vend ses « nouvelles félines » à divers magazine. La plupart de ses nouvelles seront publiées par la suite en un seul livre, Le chat qui racontait des histoires. En 1966, elle commence la série Le chat qui…, grâce à laquelle Lilian est élue « Detective of the year » par le New York Time.
Malheureusement, la société américaine ne s’intéresse guère à ses histoires de chats. Elle interrompt donc l’écriture jusqu’en 1986, année où est publié Le chat qui voyait rouge, qui connait un vif succès.
Elle publie entre 1986 et 2007 trente romans mettant en scène James Qwilleran, journaliste à Chicago, brillant et dilettante, qui navigue de rubrique en rubrique, et où ses chats siamois l’aident à résoudre des enquêtes policières plus ou moins étranges. Au bout de quelques romans, Qwill, comme l’appellent ses amis, hérite d’une fabuleuse fortune qui exige de lui qu’il aille résider dans le Comté de Moose.
On note aussi une amusante mise en abyme : Qwilleran écrit deux livres, qui seront effectivement publiés. Il s’agit d’un recueil de nouvelles : Contes et légendes du comté de Moose », et La vie secrète du chat qui…, sorte de journal de Qwill et de ses chats.
Pour les non anglophones, deux romans restent à traduire, Le chat qui avait 60 moustaches et Le chat qui sentait la fumée. Espérons qu’ils seront traduits par l’excellente Marie Louise Navarro, avec qui nous suivons les aventures de nos héros depuis le premier roman.
Marie Louise a notamment participé à l’écriture d’un roman épistolaire avec
Lilian Jackson Braun a dit une fois : « Je ne crois que je pourrais écrire de livres sans mes chats. Tous les jours, ils font quelque chose qui me donne une idée. » Quel écrivain pourra la contredire ?
Au revoir Lilian, et bon vent !