La fiancée offerte – Avis +

Présentation de l’éditeur :

La cour de Guillaume le Conquérant. Une femme s’avance, entièrement vêtue de blanc, ses cheveux dénoués ondoyant sur ses épaules. C’est lady Nicholaa, la fière captive saxonne. Le roi a promis sa main au vainqueur du tournoi. Soudain, un cri perçant déchire le silence. Nicholaa se retourne. Une petite fille hurle de terreur : le bas de sa robe vient de prendre feu !

La belle Saxonne se précipite, prend l’enfant dans ses bras, éteignant les flammes de ses mains nues. Devant l’assemblée pétrifiée, le roi annonce :  » – J’avais autorisé mes chevaliers à combattre pour votre main. Votre courage m’a fait changer d’avis : c’est vous qui aurez le choix.  » Royce ! Voilà l’occasion idéale de se venger de ses humiliations… et de ses caresses un peu trop osées.

Avis de Marnie

Cette romance historique est certainement une des plus réussies de son auteur, si ce n’est le favori de beaucoup de lecteurs. Ce qui est paradoxal, c’est que Julie Garwood s’est illustrée avec toute une série de héros highlanders, mais que c’est ce guerrier normand qui remporte le plus souvent tous les suffrages.

Loin de lui opposer une faible et niaise jeune femme, pour ne pas dire sotte (ce que reprochent les détracteurs de Julie Garwood), Lady Nicholaa est astucieuse, malicieuse et quelque peu retorse. On peut certaines fois lui reprocher quelques réactions naïves, toutefois, elle est bien ancrée dans son époque. Déjà, fiancée par ses parents à un châtelain voisin, il n’est jamais venu à l’idée de la jeune femme de s’y opposer ou de vouloir un mariage d’amour, notion totalement étrangère à son état d’esprit. Consciente de son rang, de sa place, et sa fierté patriotique saxonne, c’est son solide sens pratique et surtout le sentiment de savoir ce qui est bon pour les siens, qui lui fait se rallier peu à peu à l’ordre normand. Ce qui la rend attachante, hormis le fait qu’elle se blesse d’une façon ou d’une autre plusieurs fois cette histoire, c’est son dévouement pour ceux qu’elle aime, sa spontanéité, son humour, ses accès colériques, sa mauvaise foi, et surtout son courage.

Le baron Royce est l’homme alpha « historique » type. Sa stature déjà et la balafre qui le défigure effrayent tout le monde, sauf l’héroïne dans les premières pages du roman, ce qui en fait retient alors son attention, car on va bientôt s’apercevoir que sous ce formidable physique qualifié plusieurs fois de laid et de barbare, se cache un homme timide qui ne se connaît pas… Guerrier, oui… Mais son métier véritable c’est d’être un stratège et surtout un formateur de soldats. En fait, il se définit par son métier, et c’est ce qui le rassure lui-même. Il ne connaît que l’ordre et les règles pour avancer et seule l’organisation entraîne pour lui un sentiment de sécurité… Le problème, c’est qu’il va appliquer ce raisonnement sur sa vie personnelle !

C’est bien évidemment, la spontanéité et l’aspect irrationnel de Nicholaa qui se confrontant à la rigueur et l’organisation excessive de Royce qui font tout le sel du roman. Leur opposition est plus passionnée que violente, aggravée par les membres de la famille de la jeune femme, saxons, poursuivant leur guerre contre Guillaume le Conquérant, alors que tout est perdu pour eux… Les péripéties, drames et moments d’humour se poursuivent dans une envolée chaleureuse et passionnée, les héros se trouvant en fait désarmés par les sentiments contradictoires qui s’emparent peu à peu d’eux…

Les personnages secondaires sont riches et attachants, que ce soit le jeune frère de Nicholaa, ou les élèves un peu jeunes fous de Royce, ou encore son meilleur ami, chevalier plus âgé et notamment plus sage… La vision du couple royal est bien un peu simpliste, mais franchement amusante et bienvenue, de même que les méchants qui n’ont pas besoin d’une longue description pour avoir suffisamment de présence.

Alors, si vous souhaitez lire un très bon divertissement ne se prenant pas au sérieux, qui nous renvoie à une période en fait assez peu évoquée dans la romance historique, soit, la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066… lisez ce classique du roman sentimental. Vous découvrirez un Moyen-Age peut-être un peu de pacotille, mais voici un dépaysement comme on les aime !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 382
Editeur : J’ai Lu
Collection : J’ai lu Aventures & passions
Sortie : 1992 et réédition 2007
Prix : 5,90 €