Blue skies – Avis +

Résumé de l’éditeur

Anderson (Sweet Nothings, etc.) again explores the ways in which a physical disability can impact a relationship in this moving contemporary romance, set in picaresque Crystal Falls, Ore. Blind since birth, Carly Adams is celebrating the surgical restoration of her sight with a friend at a Western bar when she meets rancher Hank Coulter. Hank plies Carly with liquor, intent on a one-night stand, but he gets more than he bargained for when he learns that their brief encounter has resulted in pregnancy. Neither consider abortion for a second even though pregnancy will have dire consequences for Carly’s sight and her plans to attend graduate school. Nor does Carly worry that her child might inherit her condition, lattice dystrophy. Instead, Hank bullies her into marriage.

Avis de Marnie

Quatrième tome de la série de la famille Coulter, ce roman n’a pas été traduit, les éditeurs ont donné comme raison qu’il était nettement plus faible que les précédents. Or, à mon humble avis (c’est ici une formule…) l’émotion est quasiment palpable. Catherine Anderson a le talent de nous faire accepter avec délectation un degré de pathos incommensurable !

Lorsque nous faisons connaissance de l’héroïne, Carly, atteinte d’une dystrophie cristalline de la cornée, aveugle depuis sa naissance, vient de subir une opération et découvre le monde depuis seulement un mois. Agée de 28 ans, elle est mature, a développé des qualités comme l’opiniâtreté, beaucoup de patience, une volonté de fer, et le courage d’avancer envers et contre tous. Par contre, par certains côtés, la jeune femme ressemble à une adolescente, son regard neuf émerveillé se pose sur ses proches et sur les autres. Elle veut croire que le bonheur est à sa portée.

Hank se rend comme chaque fin de semaine dans le bar de rencontres de Crystal Falls, pour boire et passer la nuit avec n’importe quelle fille qui le souhaiterait. Considéré comme le plus séducteur des frères Colter, il joue de son charme sans scrupules. Déjà, ayant trop bu, il voit cette jolie fille dont il ne saisit même pas le prénom et l’abreuve de compliments tout en la faisant boire. Les médicaments et l’alcool ne font pas très bon ménage et deux danses suffisent pour qu’ils finissent tous deux par faire l’amour dans le camion de Hank, ce dernier ne se montrant guère à la hauteur. La jeune femme revient à la raison et humiliée s’enfuit. Fin du premier chapitre.

Voici un très mauvais départ ; les relations entre Carly et Hank vont se compliquer, la jeune femme découvrant qu’elle est enceinte, ce qui augmente de façon alarmante ses risques de redevenir aveugle à très brève échéance. Si son angoisse est perceptible et le déroulement de l’histoire basée sur l’attente de ce possible drame, c’est loin d’être l’aspect le plus intéressant. Le vrai talent de Catherine Anderson est de nous faire découvrir ce que peut éprouver une personne qui ne reconnaît pas les choses en les voyant mais seulement en les touchant. Les couleurs, le bon goût, la beauté des êtres et des objets, tout cela n’a aucun sens pour Carly qui se débat avec ses problèmes personnels mais également avec la perception de son environnement. Touchante, la jeune femme tatonne au sens propre comme au sens figuré. Toute son introspection est émotionnellement rendue avec sensibilité et profondeur.

Si Hank a tout du cowboy superficiel, coureur et buveur, un stéréotype qui peut faire grimacer, il a des circonstances atténuantes. Adolescent, tous ses rêves se sont effondrés à cause de l’accident dont a été victime sa sœur Bethany (héroïne du superbe roman the phantom waltz) et il a travaillé en faisant d’énormes sacrifices pour retrouver depuis seulement peu de temps une relative aisance financière. Ivre de liberté, il peut enfin goûter à certains plaisirs faciles qui lui avaient toujours été refusés. Seulement, il apprend comme tout adolescent, que ces petits jeux ont des conséquences si on n’assume pas quelques responsabilités. Sa sensibilité seulement endormie va soudain renaître. La culpabilité va le submerger en même temps qu’il ressent une réelle admiration et une attirance certaine en découvrant la personnalité de Carly.

L’émotion est à fleur de peau, la tension entre les deux héros est latente, partagés entre les conséquences de leurs passés empreints de frustration et de rêves non aboutis, et les sentiments qu’ils éprouvent lorsqu’ils commencent à se parler vraiment. La tension monte peu à peu, au fur et à mesure des compromis de chacun, de leurs envies, du devoir envers le bébé qui prime tout. C’est le vrai passage à l’âge adulte pour ces deux trentenaires qui jouaient à être adolescents. Le paroxysme sera atteint lorsque Carly et Hank se livreront l’un à l’autre, au cours de deux conversations ou ils mettent leur âme à nue, scènes peut être à la limite du pathos mais qui j’avoue m’ont profondément touchées.

Excellent moment de lecture… la conclusion est que Catherine Anderson reste pour moi une des très grandes du roman sentimental. Incontournable !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 432 pages
Editeur : Signet Book
Sortie : janvier 2004
Langue : anglais
Prix : 6,37 €