Appelle-moi par ton nom – Avis +

Présentation de l’éditeur

Elio Perlman se souvient de l’été de ses 17 ans, à la fin des années quatre-vingt. Comme tous les ans, ses parents accueillent dans leur maison sur la côte italienne un jeune universitaire censé assister le père d’Elio, éminent professeur de littérature. Cette année l’invité sera Oliver, dont le charme et l’intelligence sautent aux yeux de tous.

Au fil des jours qui passent au bord de la piscine, sur le court de tennis et à table où l’on se laisse aller à des joutes verbales enflammées, Elio se sent de plus en plus attiré par Oliver, tout en séduisant Marzia, la voisine. L’adolescent et le jeune professeur de philosophie s’apprivoisent et se fuient tour à tour, puis la confusion cède la place au désir et à la passion. Quand l’été se termine, Oliver repart aux États-Unis, et le père d’Elio lui fait savoir qu’il est loin de désapprouver cette relation singulière…

Quinze ans plus tard, Elio rend visite à Oliver en Nouvelle-Angleterre. Il est nerveux à l’idée de rencontrer la femme et les enfants de ce dernier, mais les deux hommes comprennent finalement que la mémoire transforme tout, même l’histoire d’un premier grand amour. Quelques années plus tard, ils se rendent ensemble à la maison en Italie où ils se sont aimés et évoquent la mémoire du père d’Elio, décédé depuis.

Appelle-moi par ton nom est un roman d’amour singulier tout autant qu’une réflexion sur la mémoire et l’oubli. La langue à la fois précise et sensuelle d’André Aciman parvient à évoquer la tyrannie des corps – mais aussi la part de brutalité qui se niche dans tout éveil au sentiment amoureux – avec une élégance rare.

Avis de Claire

Dans un petit village d’Italie, dans les années 80. Elio y passe tous ses étés, avec ses parents, grands érudits. Autour d’eux gravitent différents intellectuels venus aussi bien d’Europe que d’Amérique lors de déjeuners ou dîners lascifs et sans fin. Une constante, tous les ans, le couple accueille un étudiant qui, en échange de quelques travaux d’écriture, est logé gratuitement dans la villa.

Cette année-là, lorsqu’Oliver débarque dans cette famille pas comme les autres, il est loin d’imaginer qu’il va chambouler la vie et les sens du jeune Elio. Le garçon a dix-sept ans, -et même s’il est mûr pour son âge- il cherche encore, explore les rives de la sexualité, s’éveille au plaisir des sens. Entre l’Américain de sept ans son aîné et lui, une amitié amoureuse s’installe, faite de questionnements, d’hésitations, et surtout de passion.

Dès les premières lignes, le texte d’André Aciman prend aux tripes, les mots sont beaux, bruts, ciselés. A travers la voix d’Elio, l’auteur décortique pour nous le cheminement de l’amour, comment celui-ci tâtonne, déroute, étonne, écorche, blesse et guérit. La liaison d’Elio et Oliver explore même les recoins les moins plaisants, les incompréhensions, les moments gênants. C’est un partage, une communion d’âmes.

Elio et Oliver évoluent dans un univers intellectuel formidablement stimulant, comme le rappelle souvent Elio, son père est professeur d’université. Ainsi, le récit se trouve fragmenté d’allusions à la musique, à la poésie, au monde de l’art en général. On peut reprocher à ce roman quelques longueurs, mais il n’en reste pas moins une histoire d’amour fascinante.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 336
Editeur : Grasset

Sortie : 7 février 2018
Prix : 20,90 €