La Nuit Nanarland 4 – Avis +

Présentation officielle

La Nuit Nanarland a directement repris le de la Nuit Excentrique pour porter haut l’étendard du nanar.

Une Nuit Nanarland, c’est un voyage collectif dans les contrées d’un cinéma autre, à grand renfort d’extraits, de bandes-annonces rarissimes en 35 mm, de cuts Nanarland et surtout de films, évidemment. Ce sont eux les véritables pierres angulaires de nos soirées.

La même question existentielle revient dès lors trotter chaque année dans nos têtes : “arriverons-nous à trouver quatre nouveaux longs-métrages (pas) à la hauteur ?”.

En ce sens, cette édition est hautement symbolique de l’époque absolument merveilleuse que nous vivons. Car pour cette édition 2019, les astres de l’archéologie cinématographique et ceux des nouvelles technologies se sont alignés de façon tout à fait miraculeuse pour le meilleur, pour le pire, et pour le meilleur du pire.

Avis de Hirone et Naraze

Nanarland a eu sa quatrième nuit ce week-end au Grand Rex, mais la soirée fête en réalité ses 15 ans, car avant, elle était connue sous le nom de Nuit Excentrique. Le Grand Rex était une nouvelle fois complet pour une soirée amusante et pleine de découvertes.

Qu’est-ce que c’est la Nuit Nanarland ? C’est se retrouver dans une des plus grandes salles de cinéma d’Europe (2.700 places) pour voir 4 films, de nombreux cuts, des bandes annonces de films oubliés, des quiz et gagner des cravates. On y voit des films improbables, des films où des personnes on vraiment mis tout leur coeur dedans mais qui malheureusement se retrouvent assez ridicules… Mais qu’importe, on s’amuse à se retrouver pour voir ce genre de film, on rit de leur absurdité et chaque fois on se retrouve surpris par l’innovation de ces réalisateurs.

Mais c’est aussi une soirée à faire entre potes, rires garantis et on arrive facilement à discuter avec les autres personnes présentes. C’est rare, mais voilà une séance de cinéma où on pourra pas regarder avec un sérieux un film, ici, pas de silence. On parle, commente, jure et nous levons les yeux aux ciels. Voilà une soirée à ambiance pendant laquelle on ne peut pas s’ennuyer, même si on finit par être somnolent à certains moments.

Le premier film qui était présenté était un film d’auteur américain de Neil Breen (en plus d’être réalisateur, il est agent immobilier). Twisted Pair, de 2018, est film d’une qualité douteuse. Neil Breen joue ici un homme (et son jumeau) qui a été modifié, c’est un surhomme, il n’a pas besoin d’arme car l’arme c’est lui. La mission de Cale est d’arrêter une puissance terroriste. L’action se déroule souvent la nuit, dans une université (enfin… une usine dans le film). Des acteurs qui n’y croient pas, des ordinateurs sous windows pour donner une impression de recherche, des cadrages douteux et surtout… des fausses-moustaches collés au scotch ! Bref, un chef d’oeuvre qui connaîtra une suite, oui, et on l’attend avec impatience !

Le deuxième film était un film d’animation coréen ! Pour la première fois, Nanarland s’est risqué à cette diffusion, même si on aurait peut-être préféré qu’il soit troisième film et non deuxième film de la soirée. Les aventuriers du système solaire commence par une partie film qui passe en animation quand l’action commence. On fait la connaissance d’élève de primaire qui vont devoir lutter avec des aliens contre les méchants communistes qui menacent la Corée du Sud. L’animation, si on peut appeler cela comme ça, est grossière, nous passe en boucle les scènes et fait bien rire tant l’histoire est tirée par les cheveux. D’ailleurs, on ne passe jamais par la case espace, même si on voyage un peu dans le ciel.

On est ensuite passé par les Etats-Unis avec un film Le clandestin se déroulant sur un yacht. Des jeunes qui veulent s’amuser, un riche qui va chercher son argent, un poivrot, bref, une poignée de personnages clichés. Le problème étant la présence d’un chat-mutant qui va les attaquer les uns après les autres. Le film abuse de marionnettes moches, de répliques stupides et de bruitage de miaulements, mais il nous tient éveillé.

Enfin, il s’est terminé par un film du fameux Bruce Le, oui, pas d’erreur dans l’orthographe, Bruce Le est un acteur qui a joué dans une quarantaine de films surfant sur la popularité de Bruce Lee après la mort de ce dernier. On retrouve ici toutes les mimiques du personnage, mais aussi les clichés de ce genre de film.

Voilà une soirée bien remplie, on en sort avec de belles cernes mais heureux car on oublie ses soucis, le monde extérieur et on redevient presque un enfant. Et puis, encore cette année, une de nos chroniqueuses a eu la chance (on se demande vraiment comment elle fait) de recevoir une nouvelle fois une des précieuses cravates jetées dans le public !

Le rendez-vous était bien pris et on se prépare déjà à bloquer la prochaine date.

Fiche technique

Adresse : Le Grand Rex – 1, boulevard Poissonnière – 75002 Paris

Date : 21 septembre 2019

Horaires : ouverture des portes à 18H30

Prix : 20 €