Volver – Avis +/-

Synopsis

Volver signifie en espagnol : « Revenir ». C’est Irène (Carmen Maura), la mère de Raimunda (Penelope Cruz) et Sole (Lola Dueñas) qui ressurgit dans la vie de celles-ci plusieurs années après sa mort. Elle apparaît dans un moment très difficile pour les deux soeurs, lors de l’enterrement de la tante Paula (Chus Lampreave). Cela n’étonne pas les habitants du village de la Mancha d’où elles sont originaires, là où souffle le vent qui rend fou. Les deux soeurs ont fui cette région maudite en s’installant chacune dans un appartement modeste à Madrid. Raimunda (Penelope Cruz) est occupée à faire vivre la famille, entre un mari Paco (Antonio de la Torre) qui préfère le football plutôt que chercher du travail et sa fille Paula (Yohana Cobo) en pleine crise d’adolescence. Sa soeur Sole (Lola Dueñas) survit en coiffant les voisines à domicile. Le retour impromptu de leur mère Irène va bouleverser leur existence.

Avis de Luc

Depuis le 19 mai (date de sa présentation à Cannes), on peut voir sur nos écrans le dernier opus de Padro Almodovar, doublement palmé à Cannes (scénario pour Almodovar et interprètation pour les 6 actrices). Disons-le tout net, j’ai été déçu, moi qui suis un fan de Pedro Almodovar, par « Volver ». Je m’ennuyais même ferme au début.

Et puis, LA Penelope Cruz se met à chanter (hélas, ce n’est pas sa voix, mais cela ne se voit pas) Volver … qui en français donne à peu près :
« Revenir, le front fané par les neiges du temps … » et là, tout s’illumine. Elle est la déesse du film et aurait mérité à elle seule le prix d’interprètation féminine (pourquoi la donner à d’autres ?) et fait oublier ses médiocres prestations hollywoodiennes. Elle déploie une énergie à faire vivre sa famille qui force l’admiration. Elle est belle bien qu’habillée par Prisunic. Son jeu fait penser à Sofia Loren jeune. L’hommage au neo-réalisme italien est manifeste au cours du film où on voit projeté à la télévision un vieux film italien en noir et blanc (que je n’ai pas pu identifier). Pour cela, c’est très réussi.

Pour le reste, Almodovar a voulu s’immiscer, d’abord dans une sorte de polar pas du tout intéressant (je me suis beaucoup ennuyé au début), puis une pointe de fantastique avec l’appartion de la mère (Carmen maura, splendide, près de 20 ans après Femmes au bord de la crise de nerf) mais, dans l’un et l’autre cas, ça ne m’a pas convaicu.

Reste le beau portrait de six femmes énergiques, fortes et courageuses. Mais dans l’ensemble, Volver est nettement en deçà de son précédent opus : La mauvaise éducation (présenté hors compétion en 2004) où il n’y a que des mecs. Dans Volver, il n’y a que des femmes, les hommes n’étant là que pour faire joli !

Quand je pense que les critiques de Cannes avaient donné Volver comme le favori pour la Palme d’or et ont massacré Da Vinci Code de Ron Howard, je ne comprends pas ! J’ai éprouvé dix fois plus de plaisir au film de Ron Howard qu’à celui d’Almodovar. Comment Le Caïman, film beau et complexe (et qui fait réfléchir) de Nani Moretti a pu revenir bredouille alors que Volver » a eu deux prix ?

Bizarre, bizarre. Reste la très belle prestation de Penelope Cruz qui porte le film sur ses épaules. C’est déjà ça !

Fiche Technique

Date de sortie : 19 Mai 2006

Avec Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Duenas

Genre : Comédie dramatique

Durée : 2H01