Vent mauvais – Avis –

Synopsis

Une petite ville en bord de mer, à la pointe du Cotentin. Après le passage d’une violente tempête, Franck, un intérimaire, est chargé de remettre en marche le système informatique d’un supermarché. Sa mission, qui dure plus longtemps que prévu, va l’amener à croiser Frédérique, une jolie brune, des petits malfrats et 400 000 €.

Poussé par Frédérique, Franck se laisse peu à peu tenter par l’aventure, sans vraiment savoir si c’est la chance de sa vie, ou le début de très gros ennuis.

Avis de Cécilia

Rien ! Ce film évoque uniquement le néant. On ne ressent absolument rien : aucun énervement devant un long-métrage minable, aucune excitation face à une excellente histoire. On oublie également le fou rire en regardant une série B.

Commençons par l’histoire dans tous ses détails (scénario, dialogues, trame, etc.). Officiellement, Vent mauvais est un thriller. Le public est donc en droit d’espérer un minimum de tension, d’attendre des dialogues qui permettront à l’intrigue d’avancer, d’obtenir une trame digne de ce nom nous perdant dans les méandres d’un récit bien construite. Aucune saute d’humeur ne vient perturber une aventure aussi linéaire et sans surprise qu’une autoroute en plaine. Nous n’avons même pas la chance de tomber sur un seul virage en épingle à cheveu. Quelle misère !

Avec Vent mauvais, on peut toujours atteindre entre deux bâillements aux corneilles. Nous espérons même un décrochement de mâchoire pour qu’un événement se produise enfin sous nos yeux ensommeillés par tant de vide. L’action est si lente, manque tellement de dynamisme ou d’un brin de folie salutaire que l’envie nous prend d’appuyer sur la touche avance rapide de la télécommande pour en terminer avec ce calvaire.

L’électro-encéphalogramme de la distribution est plat. Les différentes situations se déroulent toutes sur le même ton. La posture corporelle des comédiens est identique dans toutes les situations. Le regard des protagonistes n’exprime aucune émotion quelles que soient les péripéties des personnages. Le jeu n’est donc absolument pas nuancé. C’est d’autant plus surprenant que les acteurs sont réputés excellents. On peut alors supposé que : 1. l’équipe n’était pas en grande forme sur la durée du tournage, 2. les directives du réalisateur étaient altérées par son incompétence et/ou mal comprises par un ensemble d’acteurs qui n’avait cure d’un long-métrage supplémentaire. Le vide intersidéral de cette prestation médiocre épuise l’ensemble du casting et le public qui s’ennuient de concert.

La réalisation de Stéphane Allagnon est lourde, pataude, indigeste. Elle se résume à des plans larges très appuyés et trop longs. Son objectif était peut-être de souligner une situation. Son insistance maladroite provoque un ennui que l’on pourrait qualifier de mortel.

Les conditions météorologiques inhérentes à entretenir l’action n’aident pas. Nous sommes coincés par la tempête du siècle. Toute la photographie se résume alors à des teintes grisâtres. À priori, ce n’est guère dramatique. Pourtant, les différentes teintes ont été choisies de telle manière qu’elles ajoutent à notre dépression face à du rien.

Le pire réside dans le manque de conviction totale de l’ensemble.

Fiche Technique

Genre : thriller

Avec Jonathan Zaccaï, Aure Atika, Bernard Le Coq, Florence Thomassin, Guillaume Viry, Saïd Serrari et Jo Prestia

Date de sortie : 13 juin 2007

Durée : 90 minutes

Année de production : 2006

Budget : 4 millions €

Distributeur : Gaumont Columbia Tristar