Une Ballade d’amour et de mort – Avis +

Présentation officielle

Dans l’Angleterre de la seconde moitié du XIXe siècle, en pleine époque victorienne, l’esthétique des peintres préraphaélites trouve de nombreux échos chez les photographes soucieux d’être reconnus en tant qu’artistes. Ceux-ci sont, comme les peintres, marqués par les écrits de John Ruskin, premier théoricien des préraphaélites. L’auteur y préconise un retour à la nature et à l’artisanat, se fait le défenseur d’une vision précise et exalte l’architecture médiévale à laquelle il attribue des hautes qualités morales menacées par l’industrialisation.

Peintres préraphaélites et photographes victoriens se connaissent. Ils traitent les mêmes thèmes historiques, inspirés par Dante, Shakespeare, Byron ou Lord Tennyson, le « poète lauréat ». Ils empruntent également à la vie moderne leurs sujets à tendance sociale et édifiante, si bien que s’établit une véritable communauté de vision entre bien des tableaux de John Everett Millais, Dante Gabriel Rossetti, Ford Maddox Brown et les épreuves de Julia Margaret Cameron, Roger Fenton, Lewis Carroll et Henry Peach Robinson. Un riche et fructueux dialogue s’instaure entre peintres et photographes, à la découverte duquel cette exposition nous invite.

Avis de Claire

Cette exposition, la première en France à faire le lien entre photographie victorienne et peinture préraphaélite, a été conçue par une spécialiste du genre, Diane Waggoner, de la National Gallery de Washington. L’essentiel de la collection de photographies provient notamment de ce musée tandis que la Tate Gallery et le British Museum de Londres ont été particulièrement généreux dans le prêt de tableaux.

Cette exposition s’articule autour de deux personnalités charismatiques et représentatives de cette période, le critique et mécène John Ruskin et le poète lauréat Lord Tennyson.

La photographie fut l’autre grande passion de Ruskin, il est l’auteur de magnifiques daguerréotypes qui lui ont servi de modèles pour la réalisation d’aquarelles. Ses clichés lui permettaient de mettre en lumière des détails, des éléments importants invisibles à l’oeil nu jusqu’alors.

Parmi les artistes les plus inspirés, nous retrouvons également la photographe Julia Margaret Cameron, qui a immortalisé Tennyson dans un portrait célèbre et qui a mis en images nombre de ses poèmes. Elle a travaillé notamment avec la jeune Alice, qui a servi de modèle au personnage de Charles Lutwidge Dodgson, mieux connu sous le nom de Lewis Caroll, et également photographe à ses heures…

Impossible d’évoquer le mouvement préraphaélite sans mentionner Dante Gabriel Rossetti, son leader emblématique. Jane Morris, que l’on peut admirer sur l’affiche de l’exposition, a été l’un de ses modèles les plus célèbres. De leur collaboration sont nés plusieurs chefs-œuvres, comme La Robe de soie bleue.

L’exposition a la chance de pouvoir montrer le seul tableau de Rossetti présent sur le continent, il s’agit d’un portrait de Jeanne d’Arc, Jeanne d’Arc embrassant l’épée de la délivrance, prêté par le Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg.

Une très belle exposition, à ne pas manquer si vous êtes amateurs de culture britannique. Elle sera suivie en septembre par Le Culte de la Beauté au temps d’Oscar Wilde – Mouvement esthétique en Grande-Bretagne 1860-1900, toujours au Musée d’Orsay.

Fiche technique

Adresse : 1, rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris

Horaires : ouverture tous les jours de 9h30-18h, 21h45 le jeudi, fermé le lundi

Tarif Musée : 8 €