Un regard de braise – Avis +

Présentation de l’éditeur

1885.
Après la guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage, la communauté afro-américaine acquiert peu à peu une certaine prospérité. Diplômée d’une grande université, Portia Carmichael gère l’hôtel de son oncle et a pour projet d’ouvrir un cabinet comptable.

Mais ses compétences indiscutables pèsent peu à une époque où la société cantonne les femmes aux responsabilités domestiques. Aussi s’est-elle juré de ne jamais se marier pour mieux se consacrer à son avenir professionnel. Jusqu’au jour où surgit dans sa vie un irrésistible cow-boy dont le sourire ferait fondre le coeur le plus endurci…

Avis de Valérie

Pour mettre en contexte cette romance, rappelons qu’aux Etats-Unis la littérature est divisée en genre, mais souvent aussi en « couleurs ». C’est-à-dire que pour certains types de textes, des auteurs appartenant à une minorité ethnique ou sexuelle écrivent pour leur propre communauté. Alors que chez eux la reconnaissance de la différence passe par l’affirmation de ladite particularité, chez nous, elle s’efface en général au profit d’une unité.

Beverly Jenkins est une romancière afro-américaine qui excelle dans la romance contemporaine ou historique. Jusqu’à maintenant en France, ses livres (comme d’autres auteurs afro-américains) voyaient sa présentation (couverture, résumé) – voire son texte – blanchit, si l’on peut s’exprimer ainsi. Est-ce que ces éditeurs avaient peur d’un rejet des Français ? Une chose est sure, les mentalités évoluent positivement.

Mais voilà, J’ai lu a choisi de non seulement ne pas changer les caractéristiques physiques des personnages, mais a également produit une couverture esthétique. La photo représente une très belle femme à la peau noire, et nous ne pouvons que féliciter les graphistes : c’est sublime !

Passons aux choses sérieuses, qu’en est-il du récit ? Et bien, non seulement le contexte est parfaitement brossé (le Far west, une vingtaine d’années après la Guerre de Sécession), mais la dimension sociale est passionnante (l’émancipation des esclaves, mais aussi les débuts du féminisme, comme le génocide des amérindiens), et parfaitement intégrée à la romance.

Portia et Regan Carmichael ont été recueillies par leur tante, Eddy, alors qu’elles étaient toutes jeunes, leur mère naturelle les ayant totalement abandonnées pour vivre avec son amant du moment. Rhine, le mari de leur tante, a bien réussi et possède notamment un établissement de villégiature de haut de gamme, en Arizona. Il est géré d’une main de fer par Portia qui s’occupe également de la comptabilité.

Arrive Kenton Randolph, un cow-boy qui connaît la famille depuis longtemps, mais est maintenant à la recherche d’un nouveau travail et d’une certaine stabilité. Rhine est heureux de lui fournir tout ça, en souvenir du bon temps, et c’est Portia qui l’aide à s’installer…

C’est une très belle romance, classique dans son déroulement, mais joliment pimentée et délicieusement romantique. Beverly Jenkins écrit vraiment bien. Mais c’est bien sûr tous les contextes sociaux, raciaux et politique qui en font une petite merveille, permettant de voyager dans le temps !

Que ce soit pour le plaisir de la romance, ou pour le contexte historique, Un regard de braise est un très bon choix, et on remercie l’éditeur de nous avoir donné à découvrir cette série sans censure, avec la beauté qu’apporte la différence !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 312
Editeur : J’ai lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 11 juillet 2018
Prix : 7,40 €