Thérapie du crime – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Alice Rivière est une psychologue peu conventionnelle. L’incongruité, c’est son truc. Elle ne fait rien comme personne et c’est même la raison pour laquelle on vient la voir. D’ailleurs, si elle pouvait parler de ce qu’on lui confie lors de ces séances, elle aurait des centaines d’histoires à raconter.

Mais la discrétion est une règle d or. Une règle fortement ébranlée par la réapparition du commandant Xavier Capelle qui vient lui soutirer des informations sur un de ses patients. Encore faudrait-il qu’elle accepte de l’aider et qu’elle lui pardonne l’humiliation subie seize ans plus tôt.

Et pour ça, il peut toujours courir…

Avis de Hirone

Xavier Capelle, commandant de police, est sûr de son intuition, ce nouveau meurtre est lié à d’anciennes affaires. Cependant, il va avoir du mal à faire entendre sa voix, car il est déjà sur la sellette. Xavier est en effet un policier avec une grande gueule dont la procédure est parfois un peu frileuse. De plus, son affaire de serial killer ne sera peut-être pas du goût de sa Commissaire. Cette dernière lui en veut déjà d’avoir fourré son nez dans des dossiers qui n’étaient pas de sa circonscription.

De l’autre côté, nous avons Alice Rivière, une psychologue qui tient d’une main de maître son cabinet de thérapeute sexologue. Malheureusement pour elle, un de ses clients est dans le viseur du commandant Capelle qui va débouler dans son bureau pour lui annoncer qu’elle a un patient meurtrier multirécidiviste et qu’elle doit l’aider. Mais Alice n’est pas une femme qui se fait dicter sa conduite, même si Xavier est un ancien amant de jeunesse qu’elle pensait disparu de la surface de la planète depuis bien longtemps.

Thérapie du crime est un roman écrit à quatre mains. D’un côté nous avons Sophie Jomain qui écrit le point de vue d’Alice, de l’autre Maxime Gillio qui s’occupe de Xavier. Le style d’écriture et leurs personnages respectifs sont vraiment différents. Il faut bien admettre qu’on ne comprend pas vraiment ce qui attire Alice chez Bidule, le personnage n’est clairement pas attachant et paraît la plupart du temps assez désagréable.

Xavier est trop sûr de lui et énervant au possible. En plus, il semble avoir une maîtrise de lui assez limité et se retrouve alors parfois dans des situations plutôt grotesques. On comprend que le personnage est sous pression, il a la tête sous l’eau et ses certitudes le rongent. Mais il n’empêche qu’il est agaçant. Si ce genre de personnalité ne vous plaît pas, il paraîtra plus souvent désagréable que séduisant.

Mais cela est peut-être compensé par la personnalité pétillante d’Alice. Notre thérapeute est curieuse et se montre plus fine que son homologue masculin. Si on ne comprend pas forcément son intérêt pour Xavier, on arrive à se prendre d’affection pour elle. On lèvera les yeux sur certaines de ses décisions, comme si on était une bonne copine qui ne comprend pas.

Ensuite, au niveau du scénario, il faut bien avouer qu’il n’y a pas beaucoup de suspens. En effet, on nous présente bien rapidement qui est le suspect et tout porte à croire que c’est bien lui le coupable. La question est plutôt, comment ferrer et coincer ce malade ? Comment le comprendre et qu’est-ce qui le pousse à agir ainsi ? On retrace son profil psychologique aux côtés de nos deux héros et on se demande de quelle manière ils vont s’y prendre pour avoir des preuves. On note également qu’il y a une grande recherche des quatre mains en ce qui concerne la procédure et le fonctionnement d’une enquête pénale en France. En effet, l’enquête se veut réaliste, on parle ici de procédure pénale, de droits et devoirs, de procureur. Pour les connaisseurs, cela fait plaisir qu’on ne se trompe pas avec la police américaine de série télévisée.

Thérapie du crime est un roman qui s’avère au fond plutôt agréable, il offre également la possibilité de faire une suite, à qui on ne dirait pas non. Néanmoins, il se peut qu’on n’arrive pas à accrocher à une des deux personnalités, ce qui a été le cas avec ce cher commandant.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 448
Éditeur : J’ai Lu
Sortie : 2 octobre 2019
Prix : 8 €