The Village – Avis +

Présentation Officielle

Une petite communauté isolée vit dans la terrifiante certitude qu’une race de créatures mythiques peuple les bois entourant le village. Cette force maléfique est si menaçante que personne n’ose s’aventurer au-delà des dernières maisons, et encore moins pénétrer dans les bois…

Le jeune Lucius Hunt, un garçon entêté, est cependant bien décidé à aller voir ce qui se cache par-delà des limites du village, et son audace menace de changer à jamais l’avenir de tous…

Avis de Valérie

The Village est l’histoire du Paradis sur Terre : une utopie.

Pour fuir la violence de leur vie, un groupe de personnes fondent une communauté où la vie ne sera aidée en rien par la modernité de leur époque. Le lieu choisi est une clairière au centre d’un bois touffu. Ils vivent ainsi, loin de tout, privés des progrès de la médecine ou de la technique, heureux, paisible.

Néanmoins rôde un danger qu’ils ont appris à maîtriser. Les fourrés abritent d’inaccessibles créatures, si terrifiantes, qu’on ne les nomme pas. On se contente de vivre en bonne harmonie, c’est à dire sans transgresser les dogmes des anciens : ne jamais pénétrer les bosquets, chasser la couleur rouge que ce soit sur les vêtement ou ce que la nature fait pousser afin de ne pas inviter ceux que l’on ne peut nommer à venir au sein du hameau.

Il est, bien sûr, difficile d’en dire plus sans gâcher le plaisir de la projection. Il faut noter une performance d’acteurs largement au dessus de la moyenne. Si l’on pense notamment à l’interprétation de Adrian Brody qui le révèle comme l’un des meilleurs acteurs du moment, il n’y a pas un cinéphile qui ne soit tombé sous le charme de Bryce Dallas Howard, cette merveilleuse rouquine aux grands yeux francs.

Le bouche à oreille ne rend pas justice au film. Les fans ou tout simplement les spectateurs ayant été habitués à un style moins linéaire sortent désappointés de la salle. Cependant, il n’est ce qu’il annonce pendant la première partie du film, un beau film que l’amour transcende et dont le ton bucolique nous pousse à la réflexion. La seconde partie du film nous donnera de nombreux éléments à cogiter dont le plus sensible est la nature de l’Homme.

Il serait donc temps qu’on laisse M. Night Shyamalan nous apporter son histoire sans que l’on se permette d’en attendre autre chose. Il est principalement un bon conteur, donc laissons le faire pour notre propre plaisir/édification.

Quelques éléments à discuter si vous l’avez visionné (spoilers !).

– L’ambivalence des anciens qui pour obtenir la protection maximum contre l’humanité se privent de tous ses secours. La première personne que voit Ivy, au dehors, est le jeune ranger qui en lui apporte l’aide, la sympathie et le salut.
– Il est intéressant de penser que le mythe du sauvage de JJ Rousseau n’avance pas très loin. Si les enfants des premiers colons ont été élevés sans contamination par la société, ils ont pourtant en eux tous les germes de ce qui conduit l’humanité à ses extrémités.
– Si symboliquement le rouge est la couleur du « péché », elle est aussi la couleur de la tentation, de la bravoure et du sang.

Mais dans ce film elle est également la couleur de la vie.
– Pour ce psychothérapeute qui est à la base du projet, comment ce peut-il qu’il ai décidé que le meilleur moyen pour empêcher les jeunes de partir est de leur imposer cette vision horrifique du croquemitaine sans leur donner aucune chance de se construire eux-mêmes face à cette terreur traumatisante qui les modèle en humains peureux, lâches et au final dangereux pour leur petite communauté.
– Est-ce que la protection à l’extrême vaut mieux que la mort ? Succinctement : quel est le sens de la vie : à vos claviers.

Fiche Technique

Sortie : 18 août 2004

Durée : 108 minutes

Avec : Bryce Dallas Howard, Joaquin Phoenix, Adrien Brody, etc.

Genre : thriller