Sukedachi 09 : tome 2 – Avis +

Présentation de l’éditeur

La perte d’une vie ne concerne pas uniquement le meurtrier de la victime, elle retombe aussi sur les familles toute entière.

Haïr fortement les crimes et agir au nom des familles des victimes. Tel est le travail des Sukedachi ! Haruka, la petite amie de Yûji et reporter dans un journal, a été enlevé par une femme qui hait les médias, et se trouve dans une situation très dangereuse. Le dernier membre des Sukedachi, Kôta va enfin exécuter sa première sentence et se pose de nombreuses questions. Une autre version des miroirs 3 et 4 va nous révéler une partie du passé du jeune Kôta.

Avis de Hirone

À la fin du premier volume, Yuji n’arrivait plus à entrer en contact avec Haruka, sa meilleure amie journaliste. Sans qu’il le sache, Haruka est séquestrée par une jeune femme, Reiko, qu’elle voulait interviewer. Reiko Hiruguchi est la sœur d’un meurtrier qui a fait l’objet d’une peine de réparation. Elle éprouve un sentiment de haine envers les journalistes qui ont traîné sa famille dans la boue, causant alors le suicide de sa mère.

Dans ce tome, Haruka met en avait les problèmes éthiques de la loi. Comment expliquer que deux auteurs d’un même crime n’aient pas forcément la même peine ? Avec le principe d’individualisation de la peine, ça paraît logique. Ce principe étant le fait que que deux auteurs d’un même chef d’accusation n’ont pas forcément les mêmes circonstances et la peine sera alors adaptée à leurs actes.[[Par exemple en cas de vol, une personne qui vole de la nourriture car elle meure de faim et une personne qui vole de la nourriture pour le plaisir du challenge]]

Mais dans le manga, les différences de traitement semblent vraiment surprendre le personnage. Notamment car la peine de réparation doit expressément être réclamée par la famille d’une victime. Ainsi la peine n’est plus la pour punir stricto sensu l’auteur mais pour assouvir la vengeance d’une famille brisée. Ce qui est un bon choix de l’auteur, c’est de montrer que l’application de cette peine de réparation ne permet pas forcément de soulager la famille victime voire elle peut même l’affligée plus. Mais le recours à cette loi est le choix des victimes collatérales, ce qui au niveau de la peine est assez inhabituel quand on compare au droit français.

Une nouvelle fois encore, il n’y a pas plus de précision les motivations en faveur de son application. Avec ce flou dans son application, on peut comprendre les anti-peine de réparation. Il semble que seul un avis coercitif du premier ministre soit nécessaire et cela parait assez dangereux car on laisse entre les mains d’une personne la décision de vie ou de mort.

Autrement, ce volume nous narre deux histoires très touchantes, d’abord celle d’un sukedachi décédé dans ses fonctions, l’ex-n°7. Et puis, on se tournera autour du passif de Kota Kiyodera, le nouveau sukedachi N°9. En effet, on ne nous montre pas que des tueurs sanguinaires, ainsi notre jeune sukedachi va être vraiment tiraillé lors de l’accomplissement de la peine en réparation. On a de la compassion pour certains personnages, même si on persiste à penser que le meurtre n’est pas la solution. D’ailleurs, concernant le passé de Kota, on peut être un peu déçu, cela manque un peu de consistance.

Voilà un deuxième tome vraiment passionnant, cette série est intéressante sur les points de réflexion qu’elle soulève concernant la peine de mort (car c’est un dérivé pur et dur de celle-ci). De plus on s’attache assez vite aux personnages, alors maintenant, on attend de découvrir les histoires tragiques des autres sukedachis.

Fiche Technique

Scénario & Dessin : Seishi Kishimoto
Format : poche
Pages : 240 p. noir & blanc, sens de lecture japonais
Éditeur : Kurokawa
Catégorie : Shonen
Sortie : 8 septembre 2016
Prix : 7,65 €