Shark

Avis de Marnie

Le cynisme est à la mode… quelquefois c’est fatiguant mais à d’autres moments, quand c’est astucieux, c’est jubilatoire. Lorsqu’il s’agit du Docteur House, nous pouvons même dire que c’est du grand art ! Ici, nous changeons de milieu : ce n’est plus un médecin mais un procureur. Toutefois, il ne faut pas rêver, ce n’est pas aussi réussi, cependant, même à un degré moindre, les brillants scénaristes d’Hollywood, ont le savoir faire pour ciseler cette nouvelle série avec un talent incontestable.

La série repose complètement sur le fabuleux, charismatique, égocentrique, piqueur de gros plans : James Woods. A lui seul, il scotche le téléspectateur devant son écran. Son bagout est prodigieux (essayez de voir la série en vo surtout), ses déclarations d’amour à lui-même, son cabotinage, ses colères, ses plaisanteries… il nous fait un one man show quelque peu délirant mais totalement jouissif. Les dialoguistes lui servent des réparties sur un plateau et il se délecte… pour notre plus grand plaisir ! Pour lui, le procès est une guerre, il n’y a pas de seconde place…

Mais justement, sa personnalité est telle que l’on regrette que le reste ne soit pas à sa hauteur. Pour le moment, les quatre intrigues vues sont même loin d’être du niveau de la fameuse série Law and Order (New-York Police Judiciaire), quant à son équipe d’assistants, je défie quiconque d’être capable de se souvenir de leur tête de mannequins gentillets. Seule Jeri Ryan (Boston Public) tire son épingle du jeu, ainsi que la toute jeune Danielle Panabaker qui nous campe une adolescente émouvante et digne, plus responsable et plus adulte que son père, qui tente de lui enseigner certaines règles fondamentales de la vie, et dont ce rôle semble lui avoir ouvert les portes du cinéma…

L’originalité de cette nouvelle série sur les avocats, est en fait le point de vue délibérément choisi par les scénaristes : le parti pris. Qu’importe que l’accusé soit coupable ou non, les conséquences de ses actes ou même ses motivations… le procureur doit gagner et ce par tous les moyens légaux ou… pas ! En appliquant les règles de la défense agressive comme les utilisent les grands avocats américains, au bénéfice de l’accusation, le point de vue devient soudain dérangeant, les règles déontologiques contournées et les frontières entre le bien et le mal explosent !

Cette série de CBS fonctionne très bien aux Etats-Unis, qui diffuse actuellement la seconde saison. A noter que le premier épisode a été réalisé par Spyke Lee (j’avoue que je ne me suis pas vraiment rendue compte de l’empreinte du grand homme…). Par conséquent, voici du divertissement… avec en prime, de la réflexion… mais attention, pas trop longue non plus, nous sommes dans une série américaine tout public tout de même !

Fiche Technique

Diffusion française : Paris Première, le dimance à 20H45
Statut : en production
Saison : 2