Selma – Avis +

Présentation Officielle

Selma retrace la lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote en 1965.

Avis de Valérie

On se dit qu’avec un tel sujet, il ne sera pas politiquement correct de critiquer quoi que ce soit de ce film sur la bataille que les afro-américains ont dû mener après la fin de la ségrégation.

Mais pas besoin de bonnes manières pour dire que Selma est une très belle réussite que ce soit au niveau du biopic, de la description d’une époque pas si lointaine mais au final si différente de maintenant.

De plus, la réalisatrice Ava DuVernay qui n’a pas tant que ça d’expérience en réalisation arrive à maîtriser toutes les influences et diriger ce grand ensemble d’acteurs avec beaucoup de talent. Il y a que très peu de notes discordantes et c’est tout à son honneur !

Les Etats du sud des USA ont toujours eu des problèmes de reconnaissance des droits accordés aux descendants des esclaves. Au delà du racisme ordinaire amené par la différence et maintenu par l’absence de scolarisation, par la pauvreté et l’ostracisation sociale, il y a également un refus des conséquences de la guerre de Sécession, qui a été vécue par eux comme une trahison du Nord, et leur reste toujours en travers de la gorge.

La fin de la ségrégation a donc été très mal vécue, et les autorités fédérales ont tout fait pour ralentir voire refuser tout droit à une égalité constitutionnelle. Ceci incluait le droit de vote dont dépendait toute vie sociale, les autorités exigeant – lorsque c’était une personne noire – des conditions irréalistes.

Selma retrace cette bataille de Martin Luther King, du moins la marche de Selma jusqu’à Montgomery, capitale de l’Etat. Durant trois jours, Martin Luther King et ses associés ont poursuivis le but de rassembler le maximum de personnes (bien sûr principalement noires, mais finalement rejointes par un ensemble de sympathisants) pour marcher pacifiquement jusque sous les fenêtres du gouverneur.

David Oyelowo est méconnaissable. Les fans de la série MI5 se rappelleront peut-être de son nom mais il est difficile de faire le lien tant il incarne son rôle d’apôtre de la non-violence. Il aurait mérité lui aussi l’Oscar tant sa prestation le fait oublier derrière le rôle.

A ses côtés, nous avons une brochettes d’acteurs qui ne dénotent pas mais deux se distinguent, Tim Roth qui prend avec délectation l’accent du sud et enfile le costume du gouverneur ségrégationniste George Wallace de l’état d’Alabama. Puis Giovanni Ribisi qui surprend dans le rôle du conseiller du président. Cet acteur – comme d’ailleurs Tim Roth – est capable de métamorphoses incroyables et crédibles.

Au delà de la leçon d’histoire, du morceau de bravoure lié à la reconstitution des années 60, et du devoir de mémoire, c’est un excellent film qui permet de revenir sur ces moments honteux des Etats-Unis d’Amérique sans trop de traumatismes[[au contraire par exemple de Mississippi Burning dont le sujet tout aussi difficile se terminait sur un constat abominable]], tout en assistant à une vraie victoire de la Justice sur les dissimulations des puissants, que ce soit grâce à l’union des citoyens où au pouvoir de la presse !

Magistral !

Fiche Technique

Sortie : 11 mars 2015

Durée : 128 minutes

Avec David Oyelowo, Tom Wilkinson, Carmen Ejogo, Corey Reynolds, Giovanni Ribisi, Oprah Winfrey, Tessa Thompson, Lorraine Toussaint, Common, Wendell Pierce, Tim Roth, Stephen Root, Stephan James…

Genre : drame historique