Saint-Thibault Que Ta Sainte Touffe soit sur nous

En cette semaine de mouvements sociaux on ne peut s’empêcher de remarquer certains comportements étranges, à la limite du paranormal.

Les grèves ont donné lieu à de jolis échanges à la télévision, dans les journaux, sur internet. Au cours de ces échanges on s’aperçoit que les braves syndicalistes sont en fait des gentils dévôts.
Ils adorent Saint-Thibault : « Que Sa Sainte Touffe soit sur nous ». Impossible de critiquer leur messie du droit de grève, de la revendication salariale et sociale. Cette adoration se remarque par le simple fait que les dévôts en question acceptent que leurs leaders piquent dans les caisses (souvenons nous du CE d’une grand entreprise nationale) et profitent de leurs monopoles (n’oublions pas une entreprise de distribution de journaux dans une grande capitale française). Mais attention, eux le font pour le bien du travailleur car sans les syndicats nous serions sous un régime totalitaire. A la question : « Mais alors le Medef aussi nous protège du méchant Adolf (Que La Peste le Ronge) ? » vous êtes sûr de vous faire houspiller car le syndicat, le vrai, celui-qui sent le pavé chaud, est un syndicat de gauche.

Au final, le syndicaliste n’est qu’un croyant de plus. Il vit dans l’espoir qu’en versant ses cotisations et en faisant ses pélerinages en septembre et en mai, sa vie présente va s’améliorer. Il le croit dur comme fer.

Mais quand il s’aperçoit que ça ne marche pas et qu’on se fout de sa gueule il invoque le Grand Esprit de 36 : « Saint Front Populaire : donnez nous notre augmentation quotidienne » et atteste qu’il y a 70 ans ça a fonctionné, et c’est vrai – merci Blum !

Le syndicaliste est, de plus, intégriste. Son syndicat c’est le Bien à l’état pur, la toute puissance du droit social incarné. Reprécisons une fois de plus qu’il s’agit évidemment du syndicat de gauche. Car le Medef c’est la Bête, la Grande Prostituée, la Babylone, le démon. Mais par dessus tout, les syndicalistes méprisent les autres croyants, surtout ceux qui croient en un Dieu unique. Ces gens là il faut les briser. Alors le syndicaliste va à la Marche pour Jésus pour protester et insulter les chrétiens.

Mais comme le syndicaliste n’est pas plaisant, si on l’insulte quand il défile pour que ses Saints s’engraissent sur son dos, là il tabasse. On peut aussi demander aux syndicalistes pourquoi ils ne font pas des entreprises coopératives avec leurs fonds. Mais dans ce cas il faudrait proposer des solutions au lieu de contester. Il ne reste donc plus que croire que quelque chose va changer, continuer son pélerinage et espérer. C’est une belle religion, tout de même !

L’orthodoxie syndicaliste ou l’épreuve de la foi. Oui, nous entendons résonner ce chant « Saint-Thibault : Que Ta Sainte Touffe Soit sur nous ».