Rencontre avec Deborah Harkness et Kristin Cashore

Orbit avait organisé une rencontre dans un lieu d’exception puisqu’il s’agissait du Dernier bar avant la fin du monde, près de la place du Chatelet, qui possède même un décompte jusqu’à la date fatidique. Les bartenders avaient créé pour l’occasion deux cocktails que les écrivaines ont visiblement beaucoup appréciés !

Deux sessions étaient organisées, l’une pour les fans, la seconde pour les blogs et webzines. La salle en sous-sol qui nous accueillait était pleine et l’enthousiasme réchauffait l’ambiance.

Kristin Cashore nous a parlé avec douceur et tendresse de ses personnages. Visiblement, elle ne pensait faire qu’un seul tome Fantasy (Graceling), mais la suite s’est imposée à elle et elle a donc poursuivi.

Puisque c’est maintenant une question récurrente, on lui a demandé si elle avait vendu les droits de ses histoires. C’est son agent qui s’occupent de ce sujet, mais elle a précisé que cela pourrait être sympa, même si il faudrait qu’elle puisse prendre de la distance tant ce serait difficile pour elle de laisser partir ses personnages.

C’est pourquoi elle préférera rester totalement en dehors du projet, un peu comme s’il s’agissait de deux oeuvres différentes. Et puis, à ce niveau, cela ne lui appartiendrait plus. Un participant lui a demandé si elle imaginait un acteur plutôt qu’un autre. Mais en fait, elle considère plutot l’ambiance (elle se projette plutôt bien dans un film type Bollywood matiné de Kung fu ou carrèment une comédie musicale !) qu’un acteur. Et lorsque quelqu’un a lancé « Brad Pitt », elle a rétorqué qu’il était trop vieux !

Quant à la piquante et énergique Deborah Harkness, on sentait tout à la fois le plaisir de transmettre l’Histoire (elle enseigne cette matière aux Etats-Unis) et cette vibrante volonté qui l’a fait prendre un stylo (ou plutôt un clavier) lorsqu’elle a vu une couverture de roman fantastique.

Elle a séduit et fait rire l’assemblée par ses réponses. Effectivement, un vampire vieux de mille ans, c’est du pain béni pour une Historienne en mal d’audience ! D’ailleurs, elle compare son besoin d’écriture arrivé relativement tard dans sa vie à la crise de la quarantaine de certains hommes.

Certains se sont payés une jeunette ou une voiture de course, elle, elle a écrit un roman. Elle s’est inspirée d’expériences de sa vie pour sa première fiction, et a tenu à soigner le côté historique afin que les lecteurs puissent apprendre des faits sans en avoir l’air.

Très sensibilisée à l’apprentissage de l’histoire mondiale, elle nous a confié avoir eu en tête de se gagner des « élèves » en les divertissant et le pari semble gagné !

Chacune des deux écrivaines américaines a également répondu à la question de l’interraction entre l’auteur et ses personnages. L’une comme l’autre, à leur manière, créée des caractéristiques et ensuite les laissent se dérouler sur le papier.

Deborah Harkness a lancé que « Ecrire de la fiction, c’était la chose la plus amusante qu’elle ait pratiqué assise sur une chaise !« . Elle laisse vivre ses héros et elle couche sur papier ce qu’elle observe.

Kristin Cashore, elle, réfute toute interaction du moins consciente avec ses héros. Elle reste la seule maître à bord et ne veut pas mélanger les deux sphères. Puis, en se relisant, elle se rend compte elle découvre des détails qu’elle ne se rendait pas compte d’avoir posé. Elle sent bien qu’ils existent, vivent leur existence de fiction, mais elle ne se projette pas avec eux !

La rencontre s’est conclus trop vite, mais ce fut vraiment intense et agréable. Une bonne initiative des éditions Orbit et comme d’habitude une très bonne ambiance générale, des relations agréables avec le service presse de Orbit et beaucoup d’affection entre les blogueurs et les auteurs !

Crédit photo : Le Boudoir Ecarlate