Quarantaine – Avis +

Présentation officielle

Qui aurait pu imaginer une chose pareille ? Le domaine centenaire d’Archbishop’s Park, en plein cœur de Londres, défoncé au bulldozer pour y bâtir de toute urgence un hôpital. Alors qu’une épidémie sans merci a séparé la capitale britannique du reste du monde, alors que le Premier ministre lui-même vient de mourir, un ouvrier découvre sur le chantier ce qu’il reste du corps d’un enfant. Des ossements qui ne datent pas du temps des archevêques. MacNeil, l’homme qui a décidé de quitter la police, qui vit ses dernières heures dans la peau d’un flic, est envoyé sur les lieux. C’est lui, le policier désabusé, qui va devoir remonter la piste d’une machination abominable, dans une ville en butte aux pillages où les soldats en patrouille font la loi. Et alors qu’il apprend que son fils unique, Sean, est contaminé à son tour, n’ayant qu’une chance infime d’en réchapper.

Lorsqu’il a écrit ce roman en 2005, Peter May était loin de penser qu’un jour la réalité se rapprocherait autant de la fiction. Publié quinze ans plus tard en Grande-Bretagne, en plein confinement, Quarantaine a fait l’événement. C’est aussi, tout simplement, un roman policier qu’on ne peut pas lâcher.

Avis d’Artémis

Peter May, romancier d’origine écossaise, auteur entre autres de l’excellente Trilogie écossaise (le premier tome s’intitule L’île des chasseurs d’oiseaux), nous propose un thriller sombre et haletant. Vous souvenez-vous de la série 24 Heures Chrono et de son héros Jack Bauer (interprété par Kiefer Sutherland), qui est passée dans les années 2000 ? Quarantaine, c’est la même intensité version roman, avec la même course contre la montre.

En effet, l’histoire s’ouvre sur la découverte des ossements d’un enfant sur le chantier d’un hôpital en construction. On est en pleine épidémie mortelle de grippe aviaire (imaginez notre coronavirus avec des taux de mortalité radicalement plus élevés), tout le pays est paralysé, et il faut construire bien vite de nouveaux lieux pour accueillir les malades. A cause de ce macabre contretemps, le chantier est paralysé le temps de laisser les enquêteurs faire leur travail. Mais vu la situation apocalyptique, ce délai doit être réduit au minimum.

Sans compter que le temps est compté pour le policier en charge de l’enquête, car il quitte son poste dans quelques heures. MacNeil souffre de sa séparation conjugale et du peu de temps qu’il a passé avec son fils, et il a pris la décision de changer de vie…

En plus de la temporalité réduite, la narration alterne entre MacNeil et Pinkie, un tueur à gage, ce qui donne un rythme effréné au roman. Le lecteur frissonne, voyant l’étau se resserrer, et essaie de tracer les liens entre les protagonistes, de comprendre le rôle de chacun, les enjeux et de dévoiler l’identité du coupable, le donneur d’ordres…

L’atmosphère du livre est pesante et fort bien rendue. On ne peut s’empêcher de faire le lien avec notre situation sanitaire actuelle (au programme : confinement, masques, distance sociale, magasins fermés, aéroports à l’arrêt, etc.), et pourtant, le roman a été écrit en 2005[[Pour plus de détails sur l’histoire du roman, vous pouvez visionner la rencontre virtuelle avec Peter May qui s’est déroulée le 3 mars 2021, organisée par les éditions du Rouergue. C’est passionnant, notamment sur son processus d’écriture : ici le lien de la vidéo.]] !

Peter May avait effectué des recherches autour de la grippe aviaire et les possibles conséquences de celle-ci. A l’époque, les éditeurs ont refusé en bloc le roman, arguant qu’il n’était pas réaliste, qu’il était inimaginable qu’une capitale comme Londres soit paralysée ainsi par un virus. Le romancier a donc laissé son manuscrit de côté, se concentrant sur d’autres projets. Lorsque la pandémie du coronavirus a éclaté, un lecteur lui a fait remarqué que ça serait une bonne idée d’écrire sur le sujet.

C’est alors qu’il s’est souvenu qu’il l’avait fait ! Il a ressorti son manuscrit et s’est étonné de voir à quel point il était proche de la situation actuelle. Et c’est ainsi que nous l’avons aujourd’hui entre les mains !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 320
Editeur : Rouergue noir
Sortie : 10 mars 2021
Prix : 22 €