Portrait Chtinois 2020 : Isabelle Bauthian

Cette année, le thème du Salon est l’urban fantasy, quoi de mieux pour exciter l’imaginaire des lecteurs comme celle de nos chers auteurs !

Si vous étiez un type de héros/héroine d’urban fantasy, vous seriez lequel ?

Isabelle Bauthian : Probablement la sidekick intello qui passe son temps à expliquer aux héros comment éviter les conneries, et qu’on n’écoute jamais.

Et quel méchant ?

Isabelle Bauthian : Probablement la sidekick intello, qui en avait marre qu’on ne l’écoute jamais.

Si vous étiez un type de rouge, quelle nuance ? Même question pour le bleu qui est souvent choisi pour les couvertures de romans d’urban fantasy ?

Isabelle Bauthian : Rouge sang ? C’est joli, le sang. C’est la vie.

Et bleu turquoise ou bleu canard, pour le plaisir de voir les gens débattre : « C’est bleu ! » « Non, c’est vert ! »

Si vous étiez le dessert favori d’un vampire ?

Isabelle Bauthian : Je ne sais pas, mais dans ce cas j’essaierai de me tenir éloignée des vampires.

Si vous étiez un type de paysage à faire rêver un loup-garou, ce serait lequel ?

Isabelle Bauthian : Un coucher de soleil sur une forêt, au début de l’été.

Si vous aviez le pouvoir de changer votre apparence comme un fae, vous seriez comment ?

Isabelle Bauthian : Je suis tentée de faire ma maligne en répondant « Ben toutes, du coup. », mais on ne va pas se mentir : en vrai je me rajouterais sans doute juste quelques centimètres de jambes pour ne plus galérer quand j’essaie des pantalons.

Si vous pouviez vous transformer en n’importe quelle forme animale comme un métamorphe, laquelle éliriez-vous ?

Isabelle Bauthian : Une raie pastenague. Parce que les raies, c’est classieux, et « pastenague » ça sonne bien.

Si vous deviez lutter contre une attaque de zombies aux Halliennales, avec quelle arme ou pouvoir vous défendriez-vous ?

Isabelle Bauthian : Alors la seule arme que je maîtrise à peu près c’est l’arc, mais je pense qu’il faut faire preuve d’un minimum de sérieux dans le cadre des situations d’urgence : en cas d’attaque de zombie, je me défends avec le moindre objet contondant qui me tombe sous la main, et je ne fais pas ma bêcheuse si c’est un stylo premier prix ou une pile de livres de 600 pages.

Si vous étiez un auteur connu d’urban fantasy, vous seriez lequel et pourquoi ?

Isabelle Bauthian : Neil Gaiman. Parce que (1) j’adore son œuvre et (2) soyons honnête : il est pratiquement le seul auteur d’urban fantasy que j’ai lu (oui, je bluffe depuis le début de ce questionnaire.)

Présentez-nous votre univers et votre (ou vos) dernière sortie ?

Isabelle Bauthian : J’écris des bandes dessinées dans plein d’univers différents, et des romans essentiellement de fantasy politique et sociétale. Le genre des livres m’importe assez peu, que ce soit en tant que lectrice ou écrivaine, tant que le propos et les personnages me parlent. Ce que j’aime, c’est plonger au cœur de la psyché de mes personnages, de manière ultra-immersive, en retraçant les cheminements de l’esprit. J’adore mélanger l’intellectuel et l’émotionnel, que je trouve trop souvent dissociés alors qu’ils sont si complémentaires.

Ma dernière sortie fantasy est une BD nommée Dragon & Poisons, avec Rebecca Morse au dessin, chez Drakoo. C’est de l’aventure humoristique grand public, avec des thématiques sociales en filigrane, parce que j’ai toujours des thématiques sociales en filigrane. En roman, report dues au confinement oblige, ma dernière sortie remonte à plus d’un an : Face au Dragon, chez Projets Sillex. Un livre qui tente d’explorer les archétypes des récits jeunesse en en faisant des humains réalistes, et qui replace le « sidekick intello » au centre du récit.

Y-a-t-il une formule magique que les visiteurs des Halliennales doivent annoncer avant de vous rencontrer ?

Isabelle Bauthian : « Regardez ! J’ai acheté les Lymond Chronicles, de Dorothy Dunnett, suite à vos conseils ! » (en me claquant le bouquin sur la table).

Je m’explique : j’ai découvert cette immense autrice il y a peu, et me suis donné deux missions : partager son œuvre avec tous les lecteurs qui parlent bien anglais, et tanner tous les éditeurs pour qu’ils la fassent enfin traduire pour les autres. Cette série, et je n’emploie pas ce genre de phrase à la légère, est sans le moindre doute la meilleure que j’ai jamais lue, un mélange d’érudition et d’humour, d’intellectualité et d’émotion, inégalés, et des personnages exceptionnels jusqu’au moindre figurant.

Je ne reculerai devant rien pour la faire connaître dans ce pays, y compris devant :
– L’argument d’autorité : c’est une influence de Guy Gavriel Kay ! Vous n’allez pas passer sur une influence de Guy Gavriel Kay, quand même !
– Le chantage affectif : si vous m’aimez, lisez Dunnett !
– L’opportunisme : profiter d’un questionnaire sans aucun rapport pour gonfler tout le monde avec.

(À défaut, va pour « Bonjour ». C’est une chouette formule magique, « Bonjour » )