Paris Première – Fanny

d’après la pièce de Marcel Pagnol

– Si vous voulez aller sur la mer, sans aucun risque de chavirer, alors n’achetez pas un bateau : achetez une île !

C’est exactement où finissait le film Marius que débute Fanny le 2e volet de la trilogie marseillaise.

Alors que la jeune Fanny s’évanouit dans les bras de César ce dernier, appelle son fils Marius à la rescousse. Mais il ignore que Marius amoureux de la mer vient de s’embarquer aux dépens de son amour pour Fanny.

Restée seule, Fanny réalise que son évanouissement est inquiétant. Une visite chez le médecin confirme qu’elle va devenir une fille-mère, alors que le père de son enfant s’est engagé pour cinq ans.

On remarquera que l’humour est toujours présent, mais dans une atmosphère sombre.

Le thème de l’enfant illégitime est souvent présent dans l’œuvre de Marcel Pagnol. Son frère aîné Maurice a été conçu cinq mois avant le mariage de ses parents et est décédé quatre mois après sa naissance.

De même dans le film Panisse, le commerçant quinquagénaire, envisage d’épouser Fanny. Mais inquiète de la différence d’âge, la mère de Fanny se demande comment il réagira si jamais il était trompé par sa jeune épouse. Panisse explique qu’il devra respecter la tradition méridionale : En Turquie, il n’y a pas de cocu. Il n’y a que des veufs.

De même monsieur Brun (un Lyonnais) cherchant à acquérir un bateau Panisse, lui refile un esquif ayant tendance à chavirer. Selon César, ce bateau est si célèbre pour ça qu’on l’appelle Le Sous-Marin. Cependant, Panisse insiste : Ce bateau monsieur Brun ne l’a pas payé au prix d’un canot inchavirable. Il l’a payé 1 500 francs ; c’est une occasion.

Les dialogues de Marcel Pagnol sont savoureux. Cependant, le contexte est pour le moins inquiétant du point de vue des futurs trépassés.