– Si la connerie n’est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille.
Sur la côte normande, l’hôtel Stella est tenu par Albert Quentin (Jean Gabin) et sa femme Suzanne (Suzanne Flon).
Un nouveau client se manifeste en la personne de Gabriel Fouquet (Jean-Paul Belmondo) qui se présente comme un toréador français. Nostalgique de l’Espagne « Que ce soit la révolution ou la paella, dis-toi bien que rien de ce qui est espagnol n’est simple » où réside Claire la femme de sa vie.
Il a pris l’habitude de rejoindre l’Espagne par la voie de l’alcool. C’est alors que Quantin décide (par le même moyen) de le rejoindre dans sa quête de souvenirs. Cet ancien fusillier-marin en Chine décide de rejoindre le Yang-tsé-Kiang :
– Oh ! là là ! Le véhicule, je le connais : je l’ai déjà pris. Et ce n’était pas un train de banlieue, vous pouvez me croire. M. Fouquet, moi aussi, il m’est arrivé de boire. Et ça m’envoyait un peu plus loin que l’Espagne. Le Yang-tsé-Kiang, vous en avez entendu parler du Yang-tsé-Kiang ? Cela tient de la place dans une chambre, moi je vous le dis !
Réalisé d’après le roman (prix Interallié, 1959) d’Antoine Blondin (qui lui-même sous l’influence de l’alcool joua à la corrida avec les voitures) ce film (avec des assistants- réalisateurs nommés Claude Pinoteau et Costa-Gavras) joue sur le pittoresque.
Bénéficiant d’acteurs interprétant au mieux des personnages caricaturaux, ce film se signale surtout par les dialogues de Michel Audiard :
– L’intention de l’amiral serait que nous percions un canal souterrain qui relierait le Huang Ho au Yang-tsé-Kiang.
– Le Yang-tsé-Kiang… Bon.
– Je ne vous apprendrai rien en vous rappelant que Huang Ho veut dire « fleuve jaune » et Yang-tsé-Kiang « fleuve bleu ». Je ne sais pas si vous vous rendez compte de l’aspect grandiose du mélange. Un fleuve vert ! Vert comme les forêts, comme l’espérance. Matelot Esnault, nous allons repeindre l’Asie, lui donner une couleur tendre. Nous allons installer le printemps dans ce pays de merde.