Mary and Max – Avis +

Présentation officielle

Sur plus de vingt ans et d’un continent à l’autre, Mary et Max raconte l’histoire d’une relation épistolaire entre deux personnes très différentes : Mary Dinkle, une fillette de 8 ans joufflue et solitaire, vivant dans la banlieue de Melbourne, en Australie, et Max Horowitz, un juif obèse de 44 ans, atteint du syndrome d’Asperger et habitant dans la jungle urbaine de New York.

Avis de Nicolas

Présenté en ouverture du festival de Sundance en juin 2009, ce film est une totale réussite.

Une réussite graphique, d’abord. La vision de Manhattan est bluffante. La préparation de la skyline a nécessité le travail de 20 personnes pendant deux mois et le résultat est à la hauteur des efforts déployés. Le souci des détails est exceptionnel, aussi bien dans l’architecture que dans la représentation tout en grisaille des rues, de la saleté des sols, des habitants eux-mêmes, jusqu’aux sans-abris. La banlieue de Melbourne tout en marron apporte un contrepoint très intéressant.

Une réussite scénaristique : l’histoire bouleversante (probablement car inspirée de faits réels) de la relation épistolaire de Mary, une jeune australienne au physique ingrat et sans ami avec Max, un américain de 44 ans obèse et atteint du syndrome d’Asperger, maladie proche de l’autisme. Mary est curieuse de connaitre le monde, de comprendre le pourquoi des choses et des relations humaines alors que Max est un être d’habitudes, ayant du mal à saisir les codes sociaux et les signes extérieurs d’expression des sentiments.

La gamine a choisi son ami au hasard dans un annuaire new-yorkais car elle se demandait si les enfants naissaient aux US dans des canettes de coca (car en Australie, c’est dans les choppes de bière qu’on les trouve). Entre les 8 ans et les 26 ans de Mary, ils vont entretenir une correspondance agrémentée de chocolaterie avec parfois quelques coupures causées par les internements de Max. La petite australienne va grandir et construire sa personnalité en se laissant imprégner de la vision simple mais vraie du monde de son ami. C’est aussi une réussite humoristique alternant un comique de situation avec des jeux de mots savoureux [[encore une fois : REGARDEZ LES FILMS EN V.O. !!!]].

Le jeu des acteurs-voix est irréprochables (Toni Colette et et Philip Seymour Hoffman pour les deux rôles principaux). La bande son est parfaite. De la musique classique qui se marie parfaitement aux scènes illustrées. Le thème récurrent est le Perpetuum Mobile du Pinguin Cafe Orchestra. Le Romeo & Juliette de Prokofiev arrive avec beaucoup d’à propos.

Enfin une réussite totale sur le plan de l’émotion qui transpire de ces personnages de pâte à modeler avec en particulier une scène finale poignante qui vont laissera la gorge nouée alors que le générique commencera à défiler et que les lumières s’allumeront progressivement dans le cinéma.

Le réalisateur/scénariste s’est inspiré du travail de la photographe américaine Diane Arbus pour représenter la différence dans l’individu. Un travail de titan puisqu’il aura fallu 57 semaines de tournage, mais quelle réussite, quel aboutissement !

Courez voir ce film avant qu’il ne quitte nos écrans.

Fiche technique

Avec les voix de Toni Collette, Philip Seymour Hoffman, Eric Bana

Durée : 80 minutes

Sortie : 30 septembre

Titre original : Mary and Max