Les témoins et autres films parlant du sida

Pour ce week-end ce jour du sidaction, rappelons que Les témoins d’André téchiné (qui avait fait forte impression au festival de Berlin en février dernier) est toujours à l’affiche. C’est l’histoire de plusieurs personnages qui s’aiment dans le sud de la France et qui sont durement touchés par un mal qui n’a pas encore de nom en ce début des années 1980 et qu’on appellera plus tard le sida où se situe l’action du long métrage.

Et pourtant, très peu de films grand public ont été tournés sur ce sujet grave et sensible. Je n’en connais que deux, Philadelphia (émouvant, mais hélas trop « film de prétoire » dont les américains raffolent) avec un Tom Hanks bouleversant, ou Les nuits fauves de/avec Cyril Collard, mort (du sida, justement) depuis. Ce film a de grandes qualités artistiques, mais est idéologiquement détestable : le « héros » (Cyril Collard) fait l’amour sans protection avec la jeune actrice venue faire un essai pour une pub (Romane Bohringer) sans l’avertir. C’est le genre de film qui peut faire très mal, d’autant que le « héros » (si l’on peut dire) est sympathique.

Un autre film sur le sujet me vient à l’esprit : N’oublie pas que tu vas mourir de/avec Xavier Bauvoit, film foutraque où un jeune (Xavier Bauvois lui-même) apprend en faisant ses « 3 jours » pour le service militaire qu’il est séropositif, et décide de vivre à fond les derniers mois de sa vie. Il va en Italie (où il rencontre Chiara Mastroiani), puis fait la guerre aux Balkans. Film fébrile et fort qui avait impressionné le festival de Cannes en 1996.

Ah, j’oubliais, le road-movie Drôle de Félix d’Olivier Ducassel et Vincent Martineau où Sami Bouajilah (le héros des Témoins), en traitement tri-thérapique, décide de parcourir la France, de la Normandie jusqu’à Marseille, pour retrouver son père. Beau, tonique et émouvant. Un hymne à la vie (contrairement aux trois autres films cités).