Les morsures de l’ombre – Avis +

Résumé de l’éditeur

Une femme rousse, plutôt charmante. Oui, il se souvient. Un peu… Il l’a suivie chez elle… Ils ont partagé un verre, il l’a prise dans ses bras… Ensuite, c’est le trou noir. Quand il se réveille dans cette cave, derrière ces barreaux, il comprend que sa vie vient de basculer dans l’horreur. Une femme le retient prisonnier. L’observe, le provoque, lui fait mal. Rituel barbare, vengeance, dessein meurtrier, pure folie ?

Une seule certitude : un compte à rebours terrifiant s’est déclenché. Combien de temps résistera-t-il aux morsures de l’ombre ? Ça ressemble à un jeu. Le premier qui bouge a perdu. Dans ce roman noir magistral et tendu à l’extrême, Karine Giébel nous entraîne dans un huis clos glaçant au cœur de la folie. Un livre dont on ne ressort pas indemne.

Avis d’Enora

Le fait que Fleuve noir ne publie que très rarement des auteurs français incite à se pencher sur ce roman, d’autant que Karine Giebel n’est pas une inconnue pour les amateurs de thrillers, elle nous avait déjà interpellés par ses deux premières œuvres Terminus Elicius et Meurtres pour rédemption.. Dans Les morsures de l’ombre, elle nous entraîne dans un étouffant huis clos : un soir le commandant Benoît Lorand dépanne une jeune et jolie femme sur le bord de la route et la raccompagne chez elle. Un dernier verre ? Ce n’est pas pour déplaire à cet incorrigible séducteur qui, bien que marié, collectionne les aventures passagères, d’autant qu’elle a une sublime paire de jambes… et là le trou noir ! Pourquoi se retrouve-t-il enfermé dans une cave ? Que lui veut-elle ? A-t-il affaire à une folle ? Une vengeance ? Pourquoi lui parle-t-elle d’Aurélia ? Il ne connaît pas d’Aurélia ! Pendant qu’il se débat avec sa tortionnaire, ses collègues de la police cherchent des pistes pour le retrouver. Mais rien n’est simple en ce monde quand ceux qui sont censés faire respecter les lois sont plus retors que ceux qu’ils traquent, quand les thérapeutes sont plus malades que leurs patients et quand les épouses aimantes sont blessées dans leur amour-propre !

Avec une écriture fluide, agréable et très visuelle, l’auteur maintient un suspense haletant jusqu’à la résolution finale à l’humour grinçant. Tout s’emboîte à la perfection dans ce thriller très noir, déconseillé aux âmes sensibles. On y retrouve des thèmes récurrents comme l’enfermement par exemple, enfermement physique dans une cave ou dans une prison mais aussi enfermement psychique dans la dépendance ou la folie. Les personnages féminins ont une part importante dans ses livres et sont toujours en souffrance car la vie et les hommes ne les ont pas épargnées.

Cela concorde avec la vision plutôt pessimiste de Karine Giebel : « Je ne crois pas au bonheur. Ou plutôt, je crois que le bonheur, c’est seulement quelques lignes au milieu d’un roman noir, parfois très noir… Des lignes qu’on a plaisir à écrire et à relire aussi. Mais ça vaut le coup ! Parce que ces quelques lignes peuvent être si belles »[[ Interview de Karine Giebel par Serge Scotto pour Le Mague 29/10/2007]]. De même ses personnages, complexes, toujours finement analysés possèdent une dualité qui les rend réels, attachants tout en étant dérangeants. Ils renvoient à cette partie de nous, refoulée, niée, notre capacité de violence envers les autres, envers nous-mêmes. Personne n’est tout blanc ou tout noir et les héros sont morts, il y a longtemps, en même temps que les princes charmants et les licornes.

Avec Les morsures de l’ombre Karine Giebel confirme son talent dans un style encore différent mais avec toujours ce don de piéger le lecteur par un seul chapitre. Prenez garde, si vous ouvrez ce thriller vous ne pourrez plus le lâcher avant la fin !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 290
Editeur : Fleuve Noir
Sorte : 08 novembre 2007
Prix : 14,90 €