Les chats, ces rois de l’Internet

Récemment, sur Facebook, j’ai vu passer un meme qui disait que si les scientifiques et penseurs d’autrefois débarquaient à notre époque, ils seraient séduits par Internet, qui donne accès à tous les savoirs possibles. Pourtant ils seraient aussi sidérés de voir que la principale activité des internautes est de… visionner des photos et vidéos de chats.

La question qui se pose ici est cruciale : les chats ont-il un jour cessé d’être les rois, que dis-je !, les dieux de ce monde ?

Tout le monde connait les bases de l’Histoire des chats : ils étaient vénérés en Egypte antique. Et ne l’ont apparemment pas oublié. Ils ont certes subi quelques revers, mais ont patiemment attendu leur heure. Et il semble qu’elle soit venue.

Les chats, qui ont toujours refusé d’évoluer (Darwin cette blague ! Le pouce opposable ? Les humains en ont un, il suffit d’utiliser les humains non ?), connaissent aujourd’hui la gloire grâce à l’évolution de leurs esclaves, les humains. Les chats se sont contentés de faire la sieste, durant tous ces siècles, et il faut avouer que ça a payé (un enseignement utile !).

Que vous les aimiez ou non, les chats font l’actualité. Ouvrez le média social que vous voudrez. Dans votre flux, il y a forcément une photo de chat. Que ce soit un ami qui pose avec le sien, un article qui s’en sert pour illustrer son propos, une vidéo rigolote, un avatar… Il y a toujours un chat à moins de dix clics de vous.

Vous aviez remarqué ? Pas nécessairement, car ces ravissantes boules de poil égocentriques et chronophages savent se montrer discrètes. Oh, elles s’affichent bien sûr ! Mais on en voit tant qu’au final on ne les remarque plus. C’est toute la ruse de ce plan : les chats conquièrent le monde au vu et au su de tous, mais personne ne le remarque !

Il y a bien eu des signaux d’alarmes, et quelques personnes plus sagaces que d’autres ont essayé de nous avertir, peine perdue. On ne les prend pas au sérieux.

Tout ceci m’a frappée hier, quand ma fille de six ans m’a réclamé la tablette pour regarder comment faire des bracelets en élastique. Je la laisse étudier ce mystérieux système de tissage, et quand je relève la tête un quart d’heure plus tard, je la vois rire aux éclats, les doigts toujours élastiqués mais lesdits élastiques oubliés. Elle regardait une vidéo de chats.

Conclusion, même quand un sujet est aussi éloigné des chats que les bijoux Loom bands, You Tube arrive tout de même à nous proposer en vidéo ressemblante des histoires de chats (You Tube est déjà contrôlé par les chats donc). Ils n’y sont certes pas toujours à leur avantage, mais cela fait partie de leur plan : ils se rendent plus stupides qu’ils ne le sont réellement.

Méfiez-vous donc ! Bientôt viendra le temps où nous ne pourrons manger que ce que ces divins animaux ne voudront bien nous laisser, et où nous ne pourrons rien faire de plus que leur gratter le menton et les entendre ronronner.

Et est-ce vraiment un mal ? Pour citer Franquin, à travers son personnage Gaston Lagaffe, « N’empêche, si tous les dictateurs et généraux du monde avaient un chat endormi sur les genoux, je serais plus tranquille… »

Mon chat (être clairvoyant n’empêche pas de se faire avoir…) a d’ailleurs bien compris ce dont ce monde a besoin : de la littérature et des câlins.