Présentation officielle
Le jour où son mari meurt d’un balle en pleine tête, elle découvre qu’elle ne le connaissait pas vraiment. Il a été tué dans un règlement de comptes. Son avocat lui conseille de rester à l’écart de ses affaires et insiste pour qu’elle renonce à hériter de qui lui revient de droit : le quasi-monopole de la prostitution à Copenhague.
Les commanditaires du meurtre vont se partager son empire, et ça a l’air d’arranger tout le monde… Sauf ce soldat, vétéran des rings et de la rue, qui a travaillé pour son mari et à qui il a juré de prendre soin de sa famille en cas de problème…
Doit-elle le croire ? Ces deux-là n’ont rien en commun – à part le souvenir d’un homme à qui ils veulent rester fidèles. Ensemble, ils iront jusqu’au bout.
Avis de Chris
Elle vient de perdre son mari. Une balle dans la bouche. Aucun doute possible, c’était voulu. La police le sait. Tous le monde le sait, même elle. Et pourtant, elle tombe des nues lorsqu’elle apprend la source des revenus de son mari. Son avocat la presse pour qu’elle signe les papiers de la vente de toutes les entreprises de feu son mari. Elle doute. Elle ne le connaissait finalement pas. Lui qui était, dans le plus grand secret, le roi de la prostitution à Copenhague. Elle qui était une femme d’intérieur ayant sacrifié ses études et ses amis. Elle qui lui a pourtant tout donné : son âme, sa vie, un enfant.
A l’enterrement, un homme parmi tous les voyous de la ville, spécialiste des combats de rue, vient à sa rencontre. Il lui dit qu’il ne veut que son bien, qu’il en a fait la promesse à son mari. Elle ne le connaît pas et il n’inspire pas confiance. Pourtant, le doute subsiste. Pourquoi son avocat insiste-t-il autant pour qu’elle abandonne tous les biens de son mari ? Qui croire à la fin ? Que faire ?
Jérémie Guez a un style d’écriture singulier qui va droit au but. Ça passe ou ça casse. Les phrases sont courtes et hachées. Les paragraphes le sont également. C’est brut, comme le style de langage employé fréquemment. Cependant, en quelques lignes, on se met à la place de cette femme qui perd tout et qui ne sait vers qui et quoi se tourner. On s’attache également à cet homme loyal pour qui la vengeance n’est pas une option. Seule sa parole compte.
Et c’est dans ce court roman, qui est aussi violent que l’univers qu’il dépeint, que l’on s’imprègne de l’âme de chacun, sans passer par quatre chemins, sans édulcorer les situations. Toujours dans une tension soutenue, mais jamais trop lourde, Les âmes sous les néons est un uppercut que l’on reçoit sans préavis. En outre, il y a ce sentiment d’être extérieur à la scène, comme si la brume épaisse de la fumée de cigarette nous empêchait d’entrer plus en profondeur dans la vie de chacun. Sans que cela n’ait un impact sur la compréhension de l’histoire. Et tout ça, mené tambour battant.
Les âmes sous les néons est un polar noir, fort, écrit avec brio et, malgré tout, teinté d’un réalisme rarement aussi crédible et puissant.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 192
Éditeur : J’ai Lu
Sortie : 5 janvier 2022
Prix : 7,20 €