Les Petits soleils de chaque jour – Avis +

Présentation de l’éditeur

Clélie, 69 ans, jeune retraitée optimiste, a travaillé pendant quarante ans à la boulangerie Destempes, désormais reprise par la fille de la maison, Teresa. Mais l’heure est grave : Colline, la fille de Teresa, âgée de neuf ans, est malheureuse car ses parents divorcent.

Clélie décide de passer l’été avec Colline, pour redonner le goût de vivre à la fillette qui voudrait se  » faire opérer de la sensibilité  » pour arrêter de souffrir. Elle va lui présenter ses voisins et amis, parmi lesquels Théodore, philosophe et sage, et Rose, une ancienne professeure de français. Colline va également se lier d’amitié avec Gabriel, le petit-fils de Rose. Tous vont lui venir en aide sans rien lui cacher des difficultés de la vie et sans omettre de répondre, à leur manière, à ses questions, car il ne s’agit pas pour eux d’enjoliver les choses.

Ce roman tendre et émouvant raconte une amitié entre deux générations et soulève des questions qui nous concernent tous : Quelles valeurs voulons-nous transmettre aux jeunes générations ? Comment trouver sa place dans le monde ? Comment agir, chacun à son niveau, pour le changer ?

Avis d’Emmanuelle

Aborder le sujet du divorce des parents peut-être difficile, surtout lorsque l’auteur essaye de se mettre à la place de l’enfant. Ici, Ondine Khayat, de par sa formation en psychologie, a opté pour un point de vue extérieur, celui de l’inquiétude face à une fillette en déperdition. Joie de vivre, appétit, tout disparaît pour la petite Colline après la fameuse, tant redoutée discussion avec ses parents.

L’enfant ressort KO, éteinte. On va la confier aux bons soins de l’amie de la famille, la grand-mère d’adoption boulangère à la retraite, parce qu’on a épuisé tout son temps libre à lui expliquer que même si ses parents ne s’aiment plus, ils continuent à l’aimer, elle.

Elle s’échoue dans un immeuble où tous les habitants se prennent au jeu de lui apprendre une petite leçon de vie. Ça fait diablement penser au Fabuleux destin d’Amélie Poulain, avec ces voisins qui se plient en quatre pour le bien-être d’une petite fille. C’est mignon, tout est coloré, petit ou sucré, c’est doux (la seule violence est celle que Colline s’inflige en s’affamant), c’est plein de bons sentiments.

Cela pourrait paraître comme une lecture légère si le thème abordé n’était pas aussi lourd d’universalité. Les divorces, ça a beau arriver tous les jours, les enfants sont à considérer avec un peu plus d’intérêt que les meubles à partager. Et l’héroïne est bien loin d’être un cas à part, avec son « hyper-sensibilité » : rares sont ceux qui sortent indemnes de la séparation de leurs parents.

Les symptômes de Colline sont peut-être extrêmes, mais c’est surtout l’attachement des adultes à son égard qui sont surprenants. Oui, c’est plutôt rare de voir des adultes qui prennent garde aux sentiments des plus jeunes, sans y accrocher ce paternalisme enrageant.

C’est mignon parce que cette petite fille a la chance d’être entourée, soutenue, puis guidée vers son bonheur. Chaque chapitre apporte un élément de réponse, et l’écriture de l’auteur cache bien son jeu : difficile de ne pas passer à côté de cet esprit « développement personnel », le coaching moralisateur en moins !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 224
Editeur : Pocket
Sortie : 28 juin 2018
Prix : 6,95 €