Les Os du diable – Avis +

Présentation de l’éditeur

Haworth, février 1846. Une macabre découverte pique la curiosité des sœurs Brontë : des ossements ont été retrouvés dans la cheminée de Top Withens Hall. La domestique, superstitieuse, est persuadée que cette affaire est de mauvais augure pour toute la maisonnée. Elle met en garde les trois sœurs : une rumeur glaçante court au sujet de la famille Bradshaw.

On raconte que Clifton Bradshaw, au bord de la ruine, aurait vendu son âme au diable en échange d’une immense fortune. Ce pacte maléfique aurait-il un rapport avec les os cachés dans l’âtre ? Anne, Emily et Charlotte vont apprendre à leurs dépens que le diable en personne a tendu un piège meurtrier et qu’elles sont tombées dedans…

Avis de Claire

On attendait avec impatience la traduction de ces romans cosy mystery de Bella Ellis qui font des soeurs Brontë des détectives en herbe. Le mot n’ayant pas encore été inventé, elles se définissent volontiers comme des détectrices. Une chose est sûre, leurs impressionnantes aptitudes intellectuelles, leur coeur généreux, les rendent extrêmement sensibles à toute détresse. Après une première enquête couronnée d’un immense succès, les soeurs et leur frère Branwell, ont pris de l’assurance. Dans ce second volet, on touche à la corde sensible. Les os d’un enfant ont été retrouvés.

Pour la famille Brontë, il s’agit d’une affaire personnelle. Leur père est pasteur, les soeurs n’oublient pas que non loin d’elles, dans le cimetière familial, gisent les corps de leur mère, Maria, ainsi que deux de leurs soeurs, mortes très jeunes. La découverte du cadavre d’un enfant, que personne n’a jamais réclamé qui plus est, provoque une indicible douleur, ainsi qu’une volonté farouche de découvrir la vérité qui se cache derrière ce drame. Mais cette affaire semble beaucoup plus obscure qu’elle n’y paraît et les soeurs vont devoir ruser contre un redoutable ennemi…

Cette seconde enquête mêle, comme pour la première, fiction et faits réels. Malheureusement, il ne reste que peu d’années à vivre aux trois soeurs et à leur frère bien aimé. L’autrice les cueille littéralement dans ce qui a dû être dans leur vie une sorte d’accalmie. Elles essayaient de se faire publier, une première réponse arrive d’ailleurs dans ce tome, mais on leur propose de publier à compte d’auteur. Ce n’est pas encore la gloire qui va auréoler Charlotte de son vivant. Les soeurs ont également du temps, de l’énergie, qu’elles puisent dans leur force familiale, dans leur foi.

Bella Ellis les rend vivantes, humaines, on a presque l’impression qu’elles auraient pu être tout à fait comme elle les décrit, avec cet intérêt pour leurs semblables, cette écoute attentive, ce sens de l’abnégation. Finalement, ce n’est pas tant l’intrigue ou l’enquête qui comptent ici, mais bien les personnages, leurs interactions, leurs décisions et surtout leurs réflexions. On soupçonne Bella Ellis de s’être replongée avec délice dans leurs œuvres, en particulier pour Emily, plus poète et écorchée vive que jamais.

On attend la suite avec impatience, The red Monarch, sorti en fin d’année dernière aux Etats-Unis.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 381
Editeur : Hauteville
Sortie : 3 novembre 2021
Prix : 14,90 €