Le monde enchanté de Jacques Demy – Avis +

Présentation officielle

Conçue par La Cinémathèque française et présentée au printemps 2013, l’exposition Jacques Demy fait rimer ses extraits de films avec des photographies, peintures, dessins ou sculptures créés par l’artiste lui-même et par des artistes dont le réalisateur a revendiqué l’influence.

L’exposition fait rimer ses extraits de films avec des photographies, peintures, dessins, ou sculptures créés par les artistes dont Demy a revendiqué l’influence (Jean Cocteau, David Hockney, Alexander Calder, Raoul Dufy, Niki de Saint-Phalle).

A la fois spectaculaire et intime, l’exposition nous plongera dans un univers coloré et musical !

Avis de Claire

Un cinéaste à multiples facettes

Jacques Demy, c’est la magie du cinéma, c’est notre enfance, c’est la joie de vivre, les couleurs, les chansons, mais c’est aussi le petit Jacquot de Nantes, si sensible au monde qui l’entoure, et à ses injustices.

A l’image de son oeuvre cinématographique, l’exposition est foisonnante, passionnante, témoin d’une vie multiple, <img10089|left>de sources d’inspiration fortes, nombreuses, assumées.

Le commissaire, Mathieu Dorléan, qui officie avec bonheur depuis dix ans déjà la Cinémathèque Française, s’est plongé au coeur des archives de l’entreprise familiale des ayants-droits de Jacques Demy, Ciné-Tamaris, exhumant ça et là des petits bijoux ou des souvenirs oubliés.

L’exposition propose une promenade chronologique visuelle et auditive (les chansons tournent en boucle) dans l’univers et la vie du réalisateur. De son enfance modeste à Nantes, il garde un farouche attachement aux petites gens, conscient des injustices sociales, les dénonçant, même si ce lien n’est pas forcément évident à déceler de prime abord.

Comme l’a souligné son alter-ego, sa complice de toujours, Agnès Varda, il y a toujours plusieurs lectures possibles de ses films, plusieurs interprétations, qui loin d’être contradictoires, sont plutôt complémentaires.

A propos des Parapluies de Cherbourg [[Palme d’Or à Cannes en 1964]], qui fait pudiquement écho au drame de la Guerre d’Algérie, Jacques Demy écrira : « Les Parapluies, c’est un film contre la guerre, contre l’absence, contre tout ce qu’on déteste et qui brise un bonheur« . On ne saurait mieux dire.

De sa vie, il crée un rêve

Jacques Demy, c’est avant tout la passion de l’art, sous toutes ses formes, créateur affamé, il n’aura de cesse d’explorer avec acharnement tout ce qui s’offre à lui comme moyen de création.

L’image bien sûr, qu’elle soit filmée ou photographiée, mais aussi la chanson, sa complicité avec Michel Legrand est légendaire, mais également la peinture, dont on découvre avec émotion quelques toiles à la fin de l’exposition.

Réalisateur jusqu’au-boutiste, il choisit de vivre la fin des années 60 aux Etats-Unis et de s’imprégner d’Hollywood. Naît de cette expérience un peu décevante, Model shop, la suite de Lola, son premier film, et une amitié avec un Harrison Ford encore débutant, qui restera un de ses fidèles.

L’une des salles des plus fascinantes est celle consacrée à Peau d’Ane, oeuvre-phare de Jacques Demy, dans lequel il sublime une Catherine Deneuve au paroxysme de sa beauté. Entre conte de fée et fable cruelle, le film est resté intemporel. Des robes de princesse, spécialement reconstituées par les Ateliers parisiens MBV, sont l’un des clous de cette exposition.

Pari réussi, c’est un véritable enchantement ! Ne pas hésiter à y aller en famille, tout est prévu pour les enfants, la Fée des Lilas leur explique tout (sous forme de bulles explicatives), ateliers et visites thématiques sont également prévues, consultez à ce sujet le site de la Cinémathèque Française.

N’oubliez pas le petit tour à la boutique, le catalogue de l’exposition est un magnifique objet, mille et un goodies vous y attendent, dont de sublimes parapluies !

Crédit photo : Claire Saim pour ©Onirik.net

Informations pratiques

Cinémathèque française – 51 rue de Bercy – 75012 Paris
Horaires : lundi et du mercredi au samedi de 12h à 19h
Nocturne : jeudi jusqu’à 22h et le dimanche de 10h à 20h
Fermeture : mardi
Tarifs : de 5,50 à 11 €