Le diable est-il un fouteur de troubles ?

Installation

Après sa chute, Lucifer prend un nom de chef de Gang : Satan. Lui et son posse n’ont qu’un but : empêcher le Tout Puissant de renouer contact avec ses petits chatons, pas très fut’ fut’, éparpillés sur le globe. A cette fin, ce cher perturbateur – agrégé de marketing, de philosophie, de sciences humaines – utilise différents moyens dont la sorcellerie.

Nous autres, humains, ne sommes équipés en série que très peu de pouvoirs « sensoriels ». On peut énumérer la sympathie, la compassion, l’empathie. Ne parlons pas de l’amour qui est souvent très loin d’être la force puissante qu’elle devrait être est n’est qu’un ersatz de notre ego. Le reste est toujours en instance de validation par nos autorités scientifiques. Envieux comme nous le sommes, nous regardons – langue pendante – toutes ces histoires de Grands Anciens, de légendes et mythes qui peuplent chaque culture. Le moyen d’obtenir un peu de puissance serait donc de s’allier avec ce syndicaliste de Satan qui vous prête quelques pouvoirs afin que vous aussi puissiez vous la péter, regarder le patron en face, l’affronter en lui disant : « Tiens, toi, j’ai quelque chose à te dire ! ». Mais attention, comme tout employé est dépendant de celui qui flatte ses acquis sociaux, il n’y a qu’un seul Big Boss, et si votre délégué syndical estime qu’il sera mieux ailleurs, vous voilà comme une baudruche qui se dégonfle. On dit que Satan est un mauvais maître, c’est normal puisqu’il ne sert que lui-même.

Donc, ce petit malin est-il simplement un fouteur de trouble, un rebelle sans causes où poursuit-il un but ? Selon la Bible, il n’a qu’une finalité : la Gehenne. Il y sera précipité avec ces suivants lorsque s’achèvera le Millenium (période de 1000 ans de paix après l’Apocalypse). Pour peu qu’il sache lire et qu’il connaisse bien son ennemi, il a déjà tout compris. Que lui reste-t-il ? L’idée est sûrement « faire chier » au maximum celui qui l’a puni. Il n’a aucun moyen de l’ennuyer directement alors il s’en prend à l’Humain, à qui le créateur professe imprudemment un peu partout qu’il l’aime d’un amour éternel. Dans le livre de Job, nous avons un exemple tout prêt dont je vous fais un résumé. Satan tente de dénigrer un homme bon appelé Job. Son argumentation est la suivante : « Si Job te loue et t’encense c’est qu’il a Richesse, Santé et Prospérité. Enlève-lui tout ça et tu verra qu’il te rejettera de tout son cœur». Il nous connaît bougrement bien, le petit malin. N’est-ce pas ce que nous faisons tous en permanence ? Dieu lui répond : « Banco ! Tu peux tout lui enlever, mais ne lui ôte pas la vie ». Job va donc se retrouver seul sur son tas de fumier, souffrant mille morts. Tout ne sera pas rose pour lui, mais à la fin de son épreuve, Job aura appris beaucoup de choses sur sa relation avec son Dieu, mettant en défaite les spéculations de l’accusateur.

Malgré son grand savoir, s’il y a bien une chose que Satan ne comprend pas, c’est que l’homme peut aimer Dieu même dans son malheur. Ça le dépasse complètement. Mais pas d’inquiétude, ça n’arrive pratiquement jamais, les êtres humains ayant besoin d’un coupable, d’un bouc émissaire, pour tous leur maux. Devinez qui ils accusent ?

Ancien

Le diable dans l’ancienne Alliance.
Lucifer est personnalisé deux fois dans l’ancien testament (Esaïe 14:12-14; Ezéchiel 28:12-19). Ces passages sont prophétiques. C’est à dire qu’au début l’auteur commence par une réalité (plainte contre le roi de Tyr ou de Babylone) puis il y a une nette digression qui fait appel à des événements ou des personnages qui n’ont plus rien à voir. Dans le livre d’Ezéchiel, le grade de Lucifer est même mentionné : « Cherubin protecteur ».

Son apparence

L’image d’Epinal qui montre le grand cornu personnalisé en mi-homme, mi-bouc n’est que la représentation d’entités mauvaises dans certaines cultures. Au départ, Lucifer est décrit comme le plus beau des anges, il est la perfection en tout point. S’il n’a pas vraiment vieilli, on peut facilement imaginer que son faciès a pris les rides du fiel, à l’instar du portrait de Dorian Gray (Oscar Wilde) qui se détériorait au fur et à mesure des débauches et malveillances que son possesseur commettait.

Cinéma

L’un des meilleurs films le représentant et montrant son action est L’avocat du Diable (réalisé par Taylor Hackford). Al Pacino (qui incarne Satan) confie à Keanu Reeve que sa meilleure arme est que le monde continue de croire qu’il n’existe pas.

Star Trek

Un épisode de la Next Generation (Devil’s Due – saison 4) développe une idée intéressante sur la fascination (et la crainte) des choses que nous ne comprenons pas. Une jolie extraterrestre se fait passer pour un démon et terrorise les habitants de la planète Ventax par des tours de magie ou de manipulation qui, pour elle, sont sommaires, mais impressionnent grandement. Picard et ses hommes déjouent ses petits trucs. Malgré cela, certains choisissent de continuer à croire.