Le Silence de la ville blanche – Avis +

Présentation de l’éditeur

Quand le passé vient à nouveau hanter une ville…

Vitoria, cathédrale Santa María, dimanche 24 juillet. Deux corps nus et bâillonnés sont retrouvés dans la crypte. Un garçon et une fille, les mains délicatement posées sur les joues l’un de l’autre alors qu’ils ne se connaissaient pas.

Une mise en scène macabre qui rappelle immédiatement à l’inspecteur Ayala le double crime du Dolmen, premier d’une série de meurtres atroces qui avaient ébranlé la ville vingt ans plus tôt. Une affaire pourtant résolue et dont le coupable est toujours sous les verrous. Alors, qui a décidé de réveiller l’horreur ?

Avis de Thérèse

Dès les premières pages, Eva Garcia Saenz de Urturi annonce la couleur : ce voyage dans la ville blanche ne va pas être de tout repos pour le lecteur et encore moins pour l’inspecteur Unai Lopez de Ayala. En effet, dans le coma après avoir pris une balle dans la tête et à l’approche de la date à laquelle il doit être débranché, c’est lui qui raconte l’enquête.

Les corps nus d’un couple d’une vingtaine d’années sont retrouvés dans la cathédrale Sainte-Marie de Vitoria, au pays basque, dans une position identique à celle des quatre couples d’enfants puis d’adolescents tués vingt ans plus tôt. Mais à l’époque un coupable a été identifié, Tasio Ortiz de Zarate, archéologue réputé et animateur d’une émission de télévision, il a d’ailleurs été arrêté par son frère jumeau policier, Ignacio, et se trouve toujours en prison.

En compagnie de son équipière Estibaliz Ruiz de Gauna, et sous le commandement de la sous-commissaire Alba Diaz de Salvatierra récemment arrivée à Vitoria, l’inspecteur Ayala, surnommé Kraken, va devoir mener une enquête où les morts se multiplient mais aussi les suspects, qui va l’obliger à se pencher sur les drames de son passé personnel, mais qui trouve ses racines bien des années plus tôt. A Vitoria, tout le monde se connaît, tout le monde est lié d’une manière ou d’une autre.

En parallèle, un récit dans les années 70 nous plonge dans ce monde pas si lointain où on ne pouvait pas sortir de son milieu social, où l’aristocratie locale pouvait tout se permettre pour préserver ses privilèges, son image, son rang, sa famille.

Eva Garcia Saenz de Urturi est née à Vitoria et, même si elle n’y vit plus, on sent à travers les pages l’amour et l’admiration qu’elle voue à cette ville et cette région. A côté d’un thriller dense, à l’intrigue remarquablement construite, et malgré la violence aussi bien physique que morale de certaines scènes et situations, son livre est aussi une délicieuse promenade à travers la ville, avec ses monuments, ses maisons historiques, ses traditions, ses festivités religieuses, son histoire et sa cuisine. Parmi les curiosités plus récentes de Vitoria, une statue de Ken Follet devant l’entrée de la cathédrale, celle dont il s’est inspiré pour sa trilogie Les piliers de la terre.

Un tueur en série déterminé, organisé, implacable, aux motivations impossibles à deviner avant les toutes dernières pages. Des personnages bien construits, humains, avec leurs forces et leurs failles. Une plongée dans l’histoire de la ville. Des questions autour de la gémellité, de la filiation. Des pratiques ésotériques, du paganisme, de la sorcellerie, des drogues. Mais aussi des histoires d’amour, souvent déchirantes et sans espoir. Il y a tout cela dans Le silence de la ville blanche.

Ce coup de cœur est le premier tome d’une trilogie, et c’est la promesse d’encore bien de belles heures de lecture !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 621
Éditeur ‏: ‎Pocket
Sortie : 7 avril 2022
Prix : 8,75 €