Le Clan des Otori : Le silence du rossignol – Avis +

Présentation de l’éditeur

Au XIVe siècle, dans un Japon féodal mythique, Takeo est sauvé d’une mort certaine par sire Shigeru, chef du clan des Otori, qui décide d’en faire son héritier. Le jeune homme, qui doit s’adapter à sa nouvelle existence, se trouve plongé au coeur de luttes sanglantes entre les seigneurs de la guerre. Mais d’où viennent ses dons prodigieux ? Devra-t-il choisir entre sa dévotion à sire Shigeru et son désir de vengeance ?

Avis de Delphine

Quel plaisir d’apprendre l’existence d’une BD sur cette superbe saga qu’est Le Clan des Otori de Lian Hearn ! Pour ceux ne connaissant pas l’œuvre originale, parue chez Gallimard en grand format et Folio en poche, attendez-vous à de très bons moments de lecture, servis par une galerie de personnages tous plus singuliers et redoutables.

On se replonge (ou plonge) avec facilité dans l’aventure du jeune Tomasu devenu Takeo, adopté dans des circonstances dramatiques par Sire Otori Shigeru. Ainsi commence Le silence du rossignol, premier volume qui nous entraine au cœur de la vie des Clans, de leurs complots et jeux de pouvoir.

C’est une adaptation vivante que nous avons entre les mains, elle ne mise pas uniquement sur les dialogues. Ecrivain, scénariste pour le cinéma ou la télévision, Stéphane Melchior a su conserver la dynamique du roman. Tous les détails d’importance, distillés par Lian Hearn, se retrouvent dans les planches.

De l’autre côté, le crayonné de Benjamin Bachelier est un peu moins séduisant, mais c’est purement une question de goût. Les paysages dessinés semblent plus immersifs que les protagonistes représentés, bien que leurs expressions soient assez lisibles et se passent de traduction. En cela les vignettes se suffisent à elles seules et les couleurs criardes finissent d’attirer l’œil.

Tout semble taillé à la serpe, ou plutôt au sabre, dans des ensembles de bandes jouant avec le monochrome de rouge, vert et bleu. Cela peut surprendre et dérouter à l’ouverture de l’ouvrage. Une attention particulière est portée aux habits traditionnels tels que les kimonos et à la panoplie de l’armure samouraï de type o yoroi.

Dans la grande quête existentielle et le pèlerinage humain qu’est le roman, Lian Hearn fait la part belle aux descriptions de sonorités, paysages de montagnes entourant les villes capitales, mais moins aux apparences physiques (sauf pour la beauté de Kaede, personnage féminin phare).

En somme, ce tome d’introduction au monde cruel des Otori n’est pas un indispensable mais un bon complément pour qui souhaite découvrir la série ou se faire plaisir. Il vient s’ajouter à la collection bien fournie de Gallimard BD, Fétiche, des textes du catalogue revisités par un auteur BD.

Fiche technique

Format : album
Pages : 96
Editeur : Gallimard Bande dessinée
Sortie : 3 mars 2021
Prix : 17,80 €