La revanche d’un solitaire – Avis +

Présentation de l’éditeur

Mark Zuckerberg est un étudiant de Harvard brillant et talentueux, particulièrement doué en informatique. Mais le génie ne suffit pas à le rendre populaire. Sa vie sociale et sexuelle est presque inexistante. Un soir, il pirate le trombinoscope de l’université et crée en quelques heures un site pour noter les filles du campus sur leur apparence. Le succès est immédiat. Le prototype de Facebook est né.

Aidé de son unique ami Eduardo Saverin, il développe le projet. S’ensuit une aventure hors du commun, peuplée d’investisseurs agitant des millions de dollars, de femmes superbes, de jumeaux de deux mètres qui accusent Mark de plagiat et en veulent à sa vie. Alors que Facebook prospère, l’amitié entre Mark et Eduardo dégénère. Aujourd hui, 350 millions de personnes sont connectées mais… les deux amis ne se parlent plus.

La Revanche d’un solitaire est le récit fascinant d’un simple geek devenu milliardaire et surtout celui de l’un des plus grands succès de l’histoire d’Internet. Une vue imprenable sur les coulisses du capitalisme numérique.

Avis de Nicolas

2004… Il n’y a pas bien longtemps, alors que l’on pensait que toutes les bonnes idées avaient été exploitées, monétisées, que l’on en avait déjà fait des parcs d’attractions, un étudiant en deuxième année à Harvard préparait ce qui allait devenir un phénomène du web, le plus populaire des réseaux sociaux : Facebook.

Cet étudiant de 19 ans s’appelle Mark Zuckerberg. Peu doué pour les relations sociales, il est néanmoins doté d’une intelligence exceptionnelle et d’un humour caustique. Loin des cercles sélectifs que sont les final clubs[[ces confréries qui s’enorgueillissent de porter en leur sein la future élite de la nation]], il gravite dans la communauté juive du campus mais fréquente surtout les salles informatiques. Car Mark est particulièrement brillant en programmation. Il a rejeté une offre d’emploi de deux millions de dollars de Microsoft pour son projet Synapse, privilégiant son entrée à Harvard.

C’est au cours de cette deuxième année dans la prestigieuse université qu’il rencontre Eduardo Saverin. Cet étudiant d’origine brésilienne s’est quant à lui illustré l’été précédent en amassant une belle fortune en bourse. Ambitieux, il travaille son entrée dans le Phoenix club. Bien que très différents, Mark et Eduardo se lient d’amitié.

Le premier coup d’éclat de notre « génie » informatique sera un site web, Facemash, bricolé après avoir collecté plus ou moins légalement les photos des étudiantes des différentes résidences du campus. Ce site, un « hot or not« , offrait la possibilité de noter les étudiantes les unes par rapport aux autres, parfois même en les comparant avec des photos d’animaux de basse-cour. Cette blague potache lui vaudra une convocation en conseil de discipline et ancrera son statut de paria social de l’université.

Cela permettra également à deux athlètes, les jumeaux Winklevoss, de prendre contact avec lui afin qu’il les aide à mettre en place un projet qu’ils réfléchissent de longue date: Harvard Connection. Un site visant à faciliter la création de liens amicaux et/ou amoureux entre les étudiants. Mark semble intéressé par l’idée, mais traîne à réaliser ce qui ne devrait l’occuper au plus que quelques heures. En parallèle, il travaille d’arrache-pied à la réalisation de son site: thefacebook.com. Eduardo est conquis par l’idée et entreprend de financer l’infrastructure du site.

En quelques semaines, le projet devient un succès phénoménal et la croissance est exponentielle au fur et à mesure qu’il s’ouvre sur toute l’Ivy League, puis à toutes les universités américaines. A la fin de l’année scolaire, Mark décide de partir dans la Silicon Valley pour l’été et recrute deux étudiants pour l’aider au développement, le tout supporté financièrement par Eduardo. Mais ce dernier ne suit pas le petit groupe en Californie, préférant aller à New York pour un stage dans une banque d’affaire qu’il arrêtera très rapidement, préférant se concentrer à la recherche d’investisseurs pour thefacebook.com.

Dans la Valley, Mark rencontre business angels et entrepreneurs internet. Rien ne semble pouvoir arrêter la croissance du site. Il décide de ne pas revenir à Harvard. Avec le succès, viendront: les fêtes, les filles, les jalousies, les trahisons. Beaucoup de trahisons.

Mezrich dépeint un Mark Zuckerberg brillant, concentré et volontaire, mais prêt à laisser ses amis sur le côté du chemin s’il les considère comme un frein à l’accomplissement de son projet. C’est un portrait sans concession donc, et même s’il le qualifie régulièrement de « génie »[[faut pas exagérer, il a fait un site web, pas découvert un vaccin contre le cancer…]], Zuckerberg ressort éminemment antipathique. On comprend que ce dernier n’ait pas voulu apporter sa approbation à cette « biographie romancée ».

L’histoire est plaisante à lire, qu’on l’aborde avec un regard de geek ou simplement d’un profane en informatique. L’intrigue, si j’ose qualifier ainsi le fil de ce récit, reste néanmoins bien maigre et on peut légitimement se demander s’il y a matière à la réalisation d’un film de 90 minutes. Car les droits ont été achetés, le casting arrêté et c’est en Octobre 2010 que l’on devrait voir sur nos écrans The Social Network réalisé par David Fincher et produit par Kevin Spacey. C’est Jesse Eisenberg (Zombieland) qui a été choisi pour interpréter le programmeur.

Il est agréable de se dire que cette success story était imprédictible, il y a 6 ans de cela. Et qu’à l’instant même, dans une chambre d’étudiant, murit l’idée de ce qui révolutionnera peut être notre façon de communiquer en 2015.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 256
Editeur : Max Milo
Sortie : 21/01/2010
Prix : 19,90 €
Titre original : The Accidental Billionaires: The Founding Of Facebook, A Tale of Sex, Money, Genius, and Betrayal.