La deuxième femme – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Sandrine ne s’aime pas. Elle trouve son corps trop gros, son visage trop fade. Timide, mal à l’aise, elle bafouille quand on hausse la voix, reste muette durant les déjeuners entre collègues.

Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme, et qu’il lui fait une place. Une place dans sa maison, auprès de son fils, sa maison où il manque une femme. La première. Elle a disparu, elle est présumée morte, et Sandrine, discrète, aimante, reconnaissante, se glisse dans cette absence, fait de son mieux pour redonner le sourire au mari endeuillé et au petit Mathias.

Mais ce n’est pas son fils, ce n’est pas son homme, la première femme était là avant, la première femme était là d’abord. Et le jour où elle réapparaît, vivante, le monde de Sandrine s’écroule.

Avis de Thérèse

Quand une femme disparaît, le mari est souvent le premier suspect. Mais que se passe-t-il lorsque que cette femme réapparait, deux ans plus tard, amnésique ? Et que devient la deuxième femme, celle qui l’a remplacée dans le foyer, auprès du mari et de l’enfant ?

Sandrine est très heureuse d’avoir un homme, un foyer, un petit garçon à élever même si ce n’est pas le sien. Elle a l’impression d’avoir de la chance, d’avoir plus que ce qu’elle mérite, elle si grosse, si moche, si maladroite. Mais sa vision des relations humaines et du bonheur est peut-être faussée pour avoir été durant toute son enfance maltraitée et humiliée par son père, ignorée par sa mère.

Louise Mey dénonce régulièrement dans ses romans les violences faites aux femmes. Dans celui-ci, elle nous livre une étude très documentée et détaillée sur les mécanismes de l’emprise.

Le style peut déconcerter, voire décourager, surtout dans la première partie. Une atmosphère lourde, oppressante, rendue par des longs passages sans dialogues, avec parfois des dialogues glissés dans le texte sans tiret ni guillemets.

Toute la première partie est un huis-clos dans l’esprit de Sandrine, dans ses pensées qui tournent en rond, qui se répètent, qui jouent les montagnes russes, un personnage pas forcément « aimable » mais qu’on apprend à connaître, qu’on découvre, qu’on voudrait secouer, réveiller.

Louise Mey propose un titre qui, plus qu’un thriller psychologique, est un roman sociologique, anxiogène, une histoire toujours d’actualité et presque trop crédible, mais peut-on le lui reprocher ?

En résumé, ce n’est pas un coup de cœur en tant que polar, mais c’est un roman important, très instructif sur certains mécanismes psychologiques aussi bien des victimes que des coupables. Cela s’apparente presque plus à un documentaire romancé qu’à un thriller.

Louise Mey termine le livre par des informations et des chiffres réels illustrant les situations qu’elle évoque dans le roman.

Une note plus légère pour terminer. Page 165 : « Il ronfle, dans un sommeil profond, en slip, caleçon et chaussettes« . Pourtant rien dans le récit ne laisse penser que ce personnage soit particulièrement timide, pudique… ou frileux !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 352
Éditeur ‏: Pocket
Sortie : 28 janvier 2021
Prix : 7,60 €