La Sœur de la lune – Avis +

Présentation officielle

2007, Ecosse
A la mort de son père adoptif, Tiggy d’Aplièse se réfugie dans les Highlands écossais où elle se consacre à sa passion : s’occuper des animaux du domaine de Kinnaird, dirigé par l’énigmatique Charlie. Là, au coeur de la nature, elle retrouve une sorte de paix intérieure. Mais sur le domaine vit aussi Chilly, un vieux gitan, porteur d’un troublant message : Tiggy est l’héritière d’une célèbre lignée de voyants andalous, et il était écrit qu’il serait celui qui la ramènerait chez elle… à Grenade.

1936, Espagne
Lucía Amaya Albaycín, mieux connue sous le nom de scène de La Candela, s’apprête à fuir le pays ravagé par la guerre civile. Un exil qui conduira la plus grande danseuse de flamenco de sa génération bien loin de sa Grenade natale et de la communauté gitane où elle a grandi. De l’Amérique latine à New York, elle poursuivra son destin… au risque de perdre l’homme qu’elle aime.
Séparées par les années et les continents, ces deux femmes sont pourtant unies par un lien indéfectible… et la volonté farouche de découvrir qui elles sont.

Avis d’Artémis

Si vous n’avez jamais entendu parler des Sept Sœurs, il n’est pas impossible de commencer par ce cinquième tome, car chacun raconte l’histoire particulière d’une des six sœurs d’Aplièse. En effet, ces jeunes femmes originaires du monde entier ont toutes été adoptées par le riche Pa Salt alors qu’elles étaient toutes petites, et prénommées d’après la constellation des Sept Sœurs des Pléiades.

Les romans de la saga racontent comment chaque sœur, à la mort de leur père, part à la recherche de ses origines à partir des indices qu’il lui a laissés en héritage. Toutefois, si vous avez envie de vous lancer dans une passionnante saga et de voyager autour du monde, alors n’hésitez pas à prendre le temps de commencer par le tome 1, car c’est ainsi que Lucinda Riley l’a imaginé et vous pourrez mieux faire les liens avec les personnages (et vous attacher à chaque sœur) et voir les connexions entre les tomes.

La sœur « de la Lune », c’est Taygète, surnommée Tiggy comme le hérisson des histoires de Beatrix Potter, à cause de ses cheveux rebelles de bébé. Quand un des personnages lui demande sa place dans la famille, voici sa réponse :
«Oh, je suis la sœur « bizarre », répondis-je en souriant. On dit que je suis la « spirituelle.»[[Citation extraite de la page 245.]]

Après de hautes études en zoologie et spécialiste de la préservation de la vie sauvage, Tiggy cherche un emploi qui ait avant tout du sens pour elle. C’est ainsi qu’elle se retrouve en Ecosse à protéger la vie sauvage locale, et notamment les chats sauvages. On y rencontre les habitants du domaine Kinnaird, auxquels on s’attache facilement, mais qui n’échappent pas à une douloureuse histoire familiale. Sur le domaine, elle fait la connaissance d’un vieil ermite, qui semble la connaître. Qui est-il ? Comment est-ce possible ? Voilà le point de départ de l’histoire personnelle de Tiggy.

Contrairement aux autres tomes dont le début est consacré au déchiffrage des indices laissés par Pa Salt, Lucinda Riley a su ici se renouveler et on plonge immédiatement dans le quotidien de Tiggy en Ecosse. En contrepartie, il est peut-être un peu plus dur pour certains lecteurs de rentrer dans le récit espagnol, car c’est comme si on commençait un nouveau roman : le lien affectif n’a pas encore pu se créer (surtout que l’on se sent bien en Ecosse et qu’on voudrait bien en savoir plus !). Toutefois, on est vite saisi par l’histoire qui se déroule sous nos yeux, celle des familles gitanes de Grenade, et de la place que la danse et la musique occupent pour elles.

C’est une histoire déchirante et magnifique qui nous est contée : elle mêle la passion pour le flamenco qui transcende tout, la douleur de la séparation, la pureté de l’amour maternel qui est prêt à tous les sacrifices, la tradition tzigane, le rejet de ce peuple par les autres habitants, mais aussi les terribles événements de 1936.

Comme depuis le début le premier tome, la petite et la grande histoire se rencontrent (rappelez-vous par exemple la construction du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro dans le tome 1). Cela fait partie de l’originalité de cette saga, et c’est clairement une de ses grandes forces.

Le livre se finit traditionnellement sur un extrait du prochain tome, celui consacré à Electra que l’on rencontre à New York. On y trouve aussi une interview intéressante de l’autrice qui nous éclaire sur son inspiration pour les deux personnages principaux espagnols et sur les thématiques principales de l’ouvrage.

Cette fois encore, Lucinda Riley a rempli sa mission ! Elle nous a fait voyager, rêver, notre cœur a palpité et s’est serré, on est tombé amoureux, on a ressenti la douleur et la colère… Et on s’est posé bien des questions ! Dans ce tome 5 sur 7, on sent que les révélations commencent à pointer le bout de leur nez…

En tout cas, on est pressé de lire l’histoire de la dernière sœur connue de la famille d’Aplièse, et on se rapproche du dernier tome dont le contenu reste pour l’instant un secret des mieux gardés : sera-t-il consacré à la septième sœur – perdue ? inconnue ? que l’on connaît déjà mais qui n’est pas reconnue comme telle ? Ou sera-t-il consacré à la vie de Pa Salt et à l’incroyable voyage qui l’a conduit à adopter ses filles dans le monde entier ?

Fiche technique

Format : broché
Pages : 702
Editeur : Charleston
Date de sortie : 12 mars 2019
Prix : 22,50 €