Présentation officielle
Gil Roman, directeur artistique de la Compagnie, reprend la célèbre chorégraphie de Béjart sur l’œuvre magistrale et féérique de Mozart. Les 44 danseurs calent leurs pas sur la version musicale du Philharmonique de Berlin, dirigé par Karl Böhm en 1964. Le ballet de la Flûte Enchantée a été inauguré 10 mars 1981 au Cirque Royal à Bruxelles.
A travers l’alternance de scènes magiques ou comiques, ce ballet mettant fidèlement en scène la partition de Mozart, rend la musique visible et révèle l’essence du mouvement qui vit en son cœur. Fable philosophique et conte initiatique, La Flûte enchantée prône l’acceptation de l’humaine faillibilité, le triomphe du couple sur la désunion et la victoire des Lumières sur l’obscurité.
Maurice Béjart
Avis d’Artémis
La Flûte enchantée de Mozart est probablement l’un des opéras les plus connus du grand public [[Pour le résumé de l’argument (l’intrigue), rendez-vous sur le site de la Philarmonie de Paris avec un article fort intéressant et complet ici !]], notamment via ses principaux airs, que ce soit celui de la Reine de la Nuit avec ses vocalises vertigineuses, celui de Papageno et Papagena, léger et pétillant, ou encore celui de Pamina qui émeut profondément. En décidant de chorégraphier cet opéra, Béjart s’attaquait donc à un monument de la musique classique, qui suscite déjà lui-même frissons, émotions ou rires… Un sacré défi, donc.
A son opposé, le personnage de Sarastro se caractérise par des mouvements contrôlés, lents, il incarne l’équilibre et la sagesse. Julien Favreau (autre pilier de la compagnie, dans laquelle il danse depuis 1995) impressionne par sa maîtrise. Il occupe l’espace, donne un poids à chaque mouvement.
Pourtant, parfois, la musique semble submerger la chorégraphie. Le niveau émotionnel bascule, la chorégraphie paraissant soudain en deçà de l’opéra. C’est notamment le cas lors du solo de Pamina (« Ach, ich fühl’s… »)… Mais peut-être est-ce aussi une question de sensibilité et donc de subjectivité. Quoi qu’il en soit, ces quelques instants ne sont que ponctuels, et pour celui qui décroche de la chorégraphie, la musique est là pour rester plongé dans le spectacle.
En plus de la musique et de la danse, le chorégraphe a décidé de transformer un de ses danseurs en comédien. Si l’idée de voir un danseur parler peut sembler déconcertante à première vue (la danse étant le moyen d’expression), dans ce cadre précis, elle est plutôt bienvenue. Car si on ne connaît pas l’argument de l’opéra, chanté en allemand, on peut vite se perdre ou passer à côté de toute une partie de l’histoire. Ainsi, les moments de récitatifs (parties déclamées dans l’opéra) sont des respirations récitées par le narrateur.
Ballet monumental par sa longueur et son ambition, la Flûte enchantée de Béjart vaut le détour. Sans entrer dans les débats ou les querelles sur le fond de l’argument (place de l’homme/de la femme, etc.), laissons-nous porter par la musique splendide de Mozart et comprendre ce que Béjart a voulu en dire. Et surtout, profitons pour admirer et applaudir cette superbe compagnie, qui a su se renouveler et continue à faire vivre l’œuvre de Béjart, 10 ans après sa mort.
Fiche technique
Ballet vu pour cette chronique lors des représentations au Palais des Congrès de Paris, en février 2018
Informations sur la prochaine représentation
Lieu : Chorégies d’Orange
Date : lundi 16 juillet 2018, 21 h 45
Tarifs : de 25 € à 90 €
Réservations et infos pratiques : sur le site officiel des Chorégies
Plus d’informations sur les tournées du Béjart Ballet Lausanne sur leur site officiel
Copyright photos : site officiel du Béjart Ballet Lausanne