L’appel de la lune – Avis +

Présentation de l’éditeur

Mercy Thompson n’est pas une fille des plus banales.

Mécanicienne dans le Montana, c’est une dure à cuire qui n’hésite pas à mettre les mains dans le cambouis et à sortir les griffes quand le danger frappe à sa porte.

Mais ce n’est pas tout : son voisin très sexy est le chef de meute d’une bande de loups-garous, le minibus qu’elle bricole en ce moment appartient à un vampire, et la vieille dame très digne qui lui rend visite vient jeter des sorts sur son garage.

Au coeur de ce monde des créatures de la nuit, Mercy se trouve mêlée à une délicate affaire de meurtre et d’enlèvement…

Avis de Marnie

En quelques lignes qui ne sont même pas d’introduction, Patricia Briggs nous plonge dans un univers de changelings, loups-garous, vampires et autres gremlins, avec une facilité d’écriture digne d’éloge. Cela démarre ainsi, sur les chapeaux de roue, et nous n’avons plus qu’à suivre cette histoire foisonnante d’idées alors que l’auteur créé un univers bien à elle régi par des règles strictes inhérentes à l’esprit de meute ou d’essaim, et qui semble tout à fait normal, logique aux yeux curieux et incisifs de notre héroïne. En fait, Mercy Thompson accepte cette prétendue normalité vu qu’elle se change elle-même en coyote quand ça lui plaît. Seule de sa race, elle profite de cette liberté « surveillée » ne devant rendre des comptes à personne… ou du moins c’est ce dont elle veut bien se persuader.

Nous ne pouvons que tomber sous le charme de cette héroïne aux réactions pas si humaines que cela, si attachante, bourrée de contradictions, attirée ou révulsée par la meute, se mettant en danger tout en se protégeant, hésitant en deux possibles amants… Nous la suivons tout au long de cette aventure, certes, fort bien ficelée, et qui nous tient en haleine de la première à la dernière page. Peut-être, que l’auteur aurait pu un tout petit peu simplifier la bataille finale qui devient un tout petit peu confuse compte-tenu de tous les éléments qui viennent se greffer autour de l’intrigue. Tout en gardant un rythme soutenu, l’auteur sait installer peu à peu de nombreux personnages qui prennent rapidement vie, eux-aussi nuancés, évolutifs et agréablement différents les uns des autres.

Tout est dans le ton… enjoué, assuré, agressif, plein d’humour, faussement soumis… C’est cette harmonie très vite trouvée qui rend le récit attrayant et spontané. Même si le vocabulaire et le style sont très simples, ce n’est pas ici un défaut, mais le moyen d’aller à l’essentiel soit vers « l’action » en nous faisant partager une spontanéité rafraîchissante. Patricia Briggs semble ne rien avoir inventé, mais elle sait utiliser tous les thèmes à la mode pour construire une histoire palpitante, en se les rappropriant. Divertissement assuré !

Avis de Valérie

Voici la meilleure découverte de la bit-lit en 2008, et de loin.

Mercedes Thompson est une héroïne typique du genre, mais le talent de son auteur la fait sortir du carcan imposé. Mercy est garagiste. Elle répare les voitures allemandes dans le Montana et vit dans notre monde, à une exception près : les faes ont fait leur coming-out. Révélation pas trop dure pour les humains, après une surprise légitime, car les faes savent utiliser leur charme pour masquer leur véritable apparence. Révélation rendue obligatoire par les avancées de la médecine, plus précisément légale ; la recherche d’ADN se faisant de plus en plus souvent pour résoudre les enquêtes…

Ce que le monde ne sait pas encore, c’est qu’il y a bien d’autres espèces surnaturelles – plus effrayantes -, toute venues du vieux continent avec les premiers émigrants pour renouveler leur terrain de chasse, comme les vampires, les loups-garous, les trolls… Toutes ? Non. L’Amérique a ses propres légendes et les Améridiens, leurs êtres fantastiques. Ce sont des changeurs. Certains d’entre-eux ont la possibilité de se changer quand ils le veulent en coyote. C’est le cas de Mercy, fille d’une Américaine et d’un Indien, sa mère a vite compris qu’elle ne pourrait s’occuper de ce bébé remuant se transformant en petit coyote au moindre hoquet, et l’a confié à une meute de loups-garous qui l’a élevé comme l’une des leurs mais sans lui imposer les règles drastiques de la meute.

La construction de l’intrigue est exemplaire et l’écriture de Patricia Briggs est affûtée, suffisamment classique pour être au service de l’histoire, mais ayant sa propre couleur, son identité, quelques peu rugueuse. On ne s’ennuie pas une seconde. Le thème principal est les loups-garous, puisque Mercy vit près du chef de meute de la région et que l’intrigue tourne autour. Mais nous rencontrons également des vampires, aussi peu sexys que possible, des faes et quelques humains. Pas de romance ici, mais un personnage féminin unique qui plaira à tout type de public.

Ne passez pas à côté !

Avis d’Enora

Mercedes Thomson, alias Mercy, est une Walker, c’est-à-dire une métamorphe native américaine, qui se change à volonté en coyote sans être liée aux variations de la lune. Après avoir quitté la meute de loups-garous parmi lesquels elle avait passé une partie de son enfance, elle s’est installée comme mécanicienne au cœur des Trois citées dans l’état de Washington.

Les technologies modernes de plus en plus sophistiquées obligent les membres des communautés de l’Autre Monde à dévoiler peu à peu leur existence aux humains. Les loups-garous aussi se préparent à faire leur coming out quand une série de meurtres et l’enlèvement de la fille d’un alpha vont bouleverser leurs plans et secouer les différentes meutes. Mercy va se retrouver au centre de ces évènements avec son voisin, le ténébreux alpha local Adam, son ami vampire Stefan dont le minibus VW est décoré comme le van de Scooby-Doo, le gremlin Zee et son ancien amour de jeunesse, le beau loup-garou au pelage blanc, Samuel.

Patricia Briggs crée un monde fantastique mais crédible, où loups-garous, gremlins, trolls et autres vampires se côtoient avec les humains. Dans ce premier tome, elle pose les bases de cet univers sans longueurs en maintenant l’attention du lecteur grâce à une intrigue efficace et bien rythmée et un ton non dénué d’humour.

Si la plupart des êtres de l’Autre Monde ont des racines européennes, Mercy en tant que métamorphe coyote tire les siennes des natifs amérindiens, son père étant un indien de la tribu des Blackfoot. N’ayant pas rencontré d’autres personnes de son espèce, elle découvre au fur et à mesure « sur le terrain » l’étendue de ses pouvoirs. Loin d’être une super-héroïne, Mercy s’accepte comme elle est, avec ses faiblesses, ses défauts, son fichu caractère, elle apprécie les avantages que lui offre sa nature différente ainsi que celles de ses amis. Elle seule foule le sol de ses ancêtres et elle en tire une harmonie avec cette terre et la magie qui l’habite. Il y a d’ailleurs dans son personnage quelque chose qui renvoie à ceux de Tony Hillerman qui vient malheureusement de nous quitter à l’âge de 83 ans.

Les loups-garous sont aussi particulièrement intéressants, ni complètement loups, ni complètement humains, ils possèdent les qualités et les défauts de ces deux races, sur deux ou quatre pattes, avec une équation qui rend chaque individu unique. L’auteur décrit d’ailleurs l’organisation de leur société avec beaucoup de subtilité.

A l’issu de ce premier tome, il reste un problème non résolu chez les vampires, ce qui incite à penser que nous les retrouverons bientôt et cerise sur le gâteau une ébauche de romance qui laisse Mercy en proie à la convoitise de deux alphas. L’appel de la lune est un roman passionnant, qui alterne suspens, humour, paranormal, romance, il ouvre avec bonheur une série qui se révèle, d’après les lecteurs américains, de plus en plus passionnante au fur et à mesure des aventures.

Fiche technique

Format : poche
Editeur : Milady
Collection : Poche
Sortie : 7 novembre 2008
Prix : 7 €