Ker-Xavier Roussel. Jardin privé, jardin rêvé – Avis +

Présentation officielle

L’exposition Ker-Xavier Roussel. Jardin privé, jardin rêvé proposera de découvrir une centaine d’œuvres du peintre Ker-Xavier Roussel (1867-1944), depuis ses expérimentations nabies des années 1890 jusqu’aux vastes narrations mythologiques qu’il revisite avec une force constante au tournant du XXe siècle.

L’exposition montrera la puissance décorative de l’artiste ainsi que des estampes évoquant la mélancolie crépusculaire du symbolisme fin-de-siècle.

Ce sera également l’occasion de reconstituer certains décors dispersés dont le format et la palette ne manqueront pas de surprendre.

Avis de Claire

Peintre méconnu, Ker-Xavier Roussel (1867-1944) oscille entre Nabis et post-impressionnisme.  Fils de médecin, il n’a aucune difficulté à embrasser la carrière artistique, son père le soutient. Elève de Delacroix, ami intime de Vuillard (qui est aussi son beau-frère), Bonnard, Denis et Natanson, il rejoint tardivement le groupe des Nabis fondé par Paul Serusier, en 1890. Ensuite, il participe à la  première exposition  des Peintres impressionnistes  et symbolistes  en 1891.

Les commandes affluent, en avril 1912, il peint le rideau d’avant-scène  de la comédie du théâtre des Champs-Elysées, Le cortège de Bacchus. En juin 1926 il est à  Giverny, rendant visite à Claude Monet. En 1936, il commence La Danse, pour le théâtre de Chaillot.

Le fil rouge de cette exposition exceptionnelle tend à montrer à quel point Roussel était un grand décorateur, compositeur d’oeuvres monumentales et colorées. La première salle, qui accueille le visiteur, est d’ailleurs consacrée à la série de maquettes élaborées pour les panneaux de la mairie de Bagnolet.

Ses thématiques favorites se déclinent selon son humeur, souvent mélancolique. Le temps qui passe, les saisons qui se suivent et qui meurent, la quête de la jeunesse… sont autant de sujets qu’il aborde d’un point de vue quasi-philosophique, voire poétique.

Artiste libre, réfractaire aux dogmes, il aime peindre dans la spontanéité, ne fait pas de croquis préparatoires, il peint dans l’instant. Adepte des Arts and Crafts, il compose également de nombreux vitraux, des lithographies, où le jeu des couleurs est poussé à son comble, notamment la couleur verte qui se décline sur sa palette.

Amateur de mythologie, il aime à faire coulisser le contemporain dans l’antique  par le mélange des costumes, parti-pris qui devient peu à peu sa marque de fabrique. Roussel excelle aussi au pastel. Le papier est gorgé de peinture, il ondule, il est forcé de l’aplatir avec des dictionnaires, technique peu conventionnelle !

Autre particularité, Roussel ne signe pas ses oeuvres. Il n’en voit pas l’intérêt, si certaines de ses oeuvres portent quand même sa signature (indispensable pour des présentations en Salon), elle est de la main de son fils ou de son ami. Peintre prolixe, le catalogue raisonné dénombre pas moins de 3200 dessins et peintures, on s’étonne de le voir si peu reconnu aujourd’hui, tant son oeuvre est riche.

Cette rare exposition est à ne pas manquer, au Musée des Impressionnismes de Giverny, jusqu’au 11 novembre !

Fiche technique

Adresse : 99 rue Claude Monet 27620 Giverny

Téléphone : 02 32 51 94 65

Horaires : Ouvert du 24 mars au 5 novembre 2017, tous les jours, y compris les jours fériés, de 10h à 18h (dernière admission 17h30)

Tarifs : de 3,50 à 7,50 euros