Journal d’Hirondelle – Avis +

 » Le plus souvent, ça ne tâche pas: le sang et la cervelle partent dans la direction de la balle, donc la plus opposée à soi. Mais il peu arriver que ça ricoche, ou que le crâne explose bizarrement, et on est alors éclaboussé d’un mélange assez dégueulasse. On rentre à moto en quatrième vitesse, en observant sur sa manche la trace de terrine à l’hémoglobine, et il est difficile de croire que la musique de Mozart est sortie d’une horreur pareille. »

Les déceptions amoureuses mènent à tout, par exemple à une sorte d’anesthésie qui conduit à la perte de son travail, puis à la découverte d’un autre. L’employeur est russe (« vu la facilité avec laquelle j’ai été engagé, je suis pour l’entrée de la Russie dans l’Europe »), le job est celui de tueur à gages.

L’avantage pour cet employé compétent est de pouvoir redécouvrir des sensations dans l’exercice de sa profession. D’autre part le tueur va se découvrir une aptitude à philosopher. Ne vient-il pas méditer sur la tombe de Gérard de Nerval? Quoiqu’il en soit les discussions employé/supérieur hiérarchique sont empreints de réflexions philosophiques tout comme celle de l’introspection..

De son côté Amélie Nothomb poursuit ses réflexions sur des thèmes habituels comme la beauté ou même les prénoms (« Il serait intéressant de savoir si le prénom Barthélémy a encore été beaucoup donné à des enfants français, depuis ce fameux 24 août ». Pas de doute comme son héros Amélie Nothomb est aussi une philosophe.

Le tueur a donné le prénom d’Urbain à son entretien d’embauche. Urbain l’assassin des villes a agit avec efficacité. Curieusement un travail à la campagne a modifié sa conception même de l’existence. Il y a découvert une chose troublante. Peut-on mourir pour un jour intime? Bien sur.

Journal d’hirondelle s’avère être une splendide démonstration d’humour noir au service de la réflexion philosophique.

Interview de Amélie Nothomb par Damien Dhondt

Fiche Technique

Editeur : Albin Michel
Sortie : septembre 2006
Format : broché
Pages : 140

Un autre avis : Cécilia.
Prix : 14,50 euros