Japanime – Avis +

Présentation de l’éditeur

Arrivées dès 1978 en France, les séries d’animation japonaises n’ont depuis cessé d’évoluer, de se réinventer et de passionner le public français. L’influence culturelle des séries d’animation japonaises est telle que d’autres milieux culturels, à l’image de la musique, de la mode ou encore du cinéma y puisent leur inspiration.

Autrefois récriées, les séries d’animation venues du Japon ont finalement reçu leurs lettres de noblesse et leur place sur le marché français. Si ce renversement a eu lieu, c’est grâce à une communauté de passionnés et de professionnels qui ont toujours accompagné fidèlement cette production.

Les auteurs de Japanime sont à l’image de cette communauté : Clément Cusseau, et Sébastien Abdelhamid, que l’on retrouve à la rédaction, sont deux journalistes qui accompagnent l’épanouissement de l’animation japonaise depuis des années.

La participation du Chef Otaku, youtubeur spécialisé manga et animation japonaise, traduit l’influence décisive qu’a eu la culture web sur l’essor de cette production.

Avis de Hirone

L’ouvrage Japanime est un objet riche en informations et en souvenirs. Pour ce genre de livre, il a fallu faire des choix, en effet, le nombre d’animes[[dessins animés japonais]] existants est pharamineux, surtout au niveau de la disponibilité avec l’arrivée des services VOD[[Wakanim, Crunchyroll, ADN, Netflix, etc.]].

Ici, on revient aux sources, aux premières diffusions de « mangas » à la télé. Pour un grand nombre de lecteurs jeunes, ce sont des titres qu’on connaît de nom, presque des légendes. Mais il est plaisant de lire les propos tenus sur ces séries qui ont permis l’exportation de la japanimation.

C’est la même chose avec les séries de la génération Dorothée, on les connaît, on les a peut-être vues de manière différée, mais quand on lit les textes, on sent que cela chatouille notre fibre nostalgique. Personnellement, la lecture de l’ouvrage m’a permis de découvrir la force de nombreux titres sur lesquels on ne se penche pas forcément car ils sont ‘vieillot’. Ce sont là des précurseurs qui ne passent plus forcément auprès des dernières générations, mais ils ont permis l’essor du genre.

On découvre également avec surprise la censure française. Si on sait que le Club Dorothée a été mis sous les projecteurs à cause de la violence de séries non-destinées à des enfants, le public ne savait peut-être pas que les œuvres japonaises avaient été totalement remaniées par les diffuseurs et professionnels du milieu. On se rend compte alors que les mentalités ont vraiment évolué depuis. Ce qui été permis en modifiant des pans complet de l’univers de Nicky Larson ne serait plus possible. Actuellement, les studios japonais en sont même à refuser des revisites des génériques.

Ainsi, on remonte le temps. L’ouvrage se divise entre les différentes vagues de séries. Il fait quelques petites pauses à l’aide de focus sur des sujets, comme la représentation de la femme dans les animes ou le choix délicat des adaptations live-action[[La fan de live action que je suis a été contente de lire le focus sur ce sujet, même si je l’ai trouvé trop court]], ou en mettant des petits quiz bien spécifiques. Plus on se rapproche des années 2000, plus on brasse de nombreuses générations et la démocratisation des différentes œuvres.

Malheureusement dans ce genre d’ouvrage, le choix des auteurs est drastique. Chacun a ses goûts, ainsi, même si on retrouve des titres généraux qui ont été vus par la majorité des personnes, le lecteur peut-être triste de ne pas retrouver sa propre madeleine de Proust. Ou il peut être ennuyé de toujours découvrir les mêmes titres dans ce type de livre. Il y a très peu de surprises hors quelques titres vraiment singuliers. Alors oui, l’ouvrage est un hommage pour ces mastodontes qui ont forgé l’ascension de la japanimation, mais ça fait toujours un petit quelque chose de ne pas trouver ses petits coups de coeur personnel.

Sinon, au regard de la mise en page du livre, on a également un élément à souligner. Les fonds de page sur lesquels sont écrits les textes ne sont pas toujours des plus adéquats. La police d’écriture des propos étant assez fine, les points serrés de différentes couleurs empêchent parfois une lecture agréable. Ça fait un peu mal aux yeux et il faut se concentrer, c’est un peu dommage. Mais outre ce problème graphique, l’ouvrage est de belle qualité avec des pages qui glissent.

Autrement, nous avons là un livre tout de même très riche. Et si on retrouve des titres dits classiques (c’est le but quand même, on en est bien conscient), il est toujours plaisant de lire la genèse et l’histoire de chacun d’entre eux.

Japanime est un ouvrage fait par des fans et ça se ressent lorsqu’on le lit. On aimerait discuter avec les auteurs et débattre sur certaines anecdotes ou éléments. Cela peut en tout cas faire un très joli cadeau pour cette période de fin d’année.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 212
Éditeur : Webedia Books
Sortie : 29 octobre 2020
Prix : 29 €